Une équipe de recherche internationale, sous la direction du Dr. Tomer Itkin de la Faculté des sciences médicales, du Centre de médecine régénérative de l’Université de Tel-Aviv et de l’Institut de recherche cardiaque du Centre médical Sheba- Tel Hashomer, a découvert une méthode innovante pour activer les cellules souches de la moelle osseuse humaine, permettant leur production accélérée hors de l’organisme et leur utilisation dans la transplantation de moelle osseuse et la restauration du système sanguin et immunitaire. Selon les chercheurs, cette avancée majeure pourrait améliorer de manière significative le taux de réussite des greffes chez les patients ayant subi une chimiothérapie intensive, souffrant de maladies génétiques ou nécessitant une transplantation de moelle osseuse, n’ayant pu se procurer suffisamment de cellules souches auprès d’un donneur.
Ont également contribué à l’étude des institutions médicales de premier plan à travers le monde, comme le Weill Cornell Medical College and Hospital de New York, le Memorial Sloan Kettering Cancer Center (MSKCC), l’Hôpital Mount Sinaï, le Centre médical de l’Université de Toronto et le Centre de recherche sur le cancer Fred Hutchinson de Seattle. Ces résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue Nature Immunology,
« Réveiller » les cellules souches
Dans le cadre de cette étude, basée sur une analyse complète de mégadonnées du séquençage de l’ARN et de l’ADN épigénétique, les chercheurs ont identifié une protéine clé, le facteur de transcription génétique Fli-1, qui active les cellules souches des systèmes sanguin et immunitaire. Ces cellules souches sont très actives lorsqu’elles proviennent du sang du cordon ombilical, mais restent inactives et à l’état dormant lorsqu’elles proviennent de donneurs de moelle osseuse adultes. Grâce à la technologie de l’ARNm modifié, la même que celle utilisée pour développer les vaccins contre le coronavirus, les chercheurs ont réussi à « réveiller » les cellules souches adultes, leur permettant de se diviser de manière contrôlée sans risque de cancer. Les cellules activées ont été développées sur des cellules endothéliales (cellules internes de la couche interne des vaisseaux sanguins en contact avec le sang) imitant celles des vaisseaux sanguins qui soutiennent les cellules souches de la moelle osseuse, et ont fait preuve d’une capacité accrue à intégrer et à restaurer la production sanguine dans des conditions de transplantation.
Selon le Dr. Itkin : « cette nouvelle méthode élargit considérablement le réservoir de cellules souches disponibles pour la transplantation sans dépendre de rares donneurs de moelle osseuse. De plus, elle peut être utilisée pour traiter les patients dont les cellules souches ont subi une correction génétique, comme ceux atteints de thalassémie et d’anémie héréditaire, ainsi que les patients ayant subi plusieurs cycles de chimiothérapie et dont le nombre de cellules souches est insuffisant pour une auto-transplantation ».
« Le principal point à retenir de l’étude est que l’activation des cellules souches par programmation moléculaire, plutôt que par transplantation cellulaire arbitraire, améliore considérablement les taux de réussite des traitements régénératifs. La prochaine étape de la recherche consistera à tester la méthode lors d’essais cliniques afin de généraliser l’utilisation thérapeutique de cette technologie révolutionnaire. De plus, les chercheurs prévoient d’appliquer la même approche thérapeutique à la régénération d’autres tissus, y compris ceux dépourvus de cellules souches adultes, comme le cœur ».