Conçu dans une profonde douleur mais porté par la conviction que la création peut relier et réparer, le banc s’inscrit dans le parcours de Dror, engagée de longue date dans des projets communautaires. Spécialiste de la sculpture en papier mâché, elle s’est particulièrement consacrée aux bancs-mosaïques environnementaux.
Après avoir commencé à faire du bénévolat à Adama Tova — espace thérapeutique communautaire pour les personnes touchées par les attaques terroristes et la guerre depuis le 7 octobre — l’artiste a proposé de créer un banc dédié aux victimes des fêtes. La mosaïque, explique-t-elle, incarne ce qui s’est produit : un tout brisé en fragments, puis recomposé par des mains solidaires pour former un nouveau tout, avec lequel la vie continue.
Le banc a été construit à partir de matériaux recyclés -pneus, déchets-, dans une démarche écologique et éthique. Il comporte sept places assises, en référence au 7 octobre. Le dossier, fait de roues de vélo, symbolise le cycle de la vie — naissance, mort, renaissance — et l’idée de mouvement malgré la fracture.
La façade est ornée de silhouettes dansantes. Les assises dessinent des mandalas, inspirés de celui qui figurait sur la toile d’ombrage du Festival Nova, au centre du dossier, une phrase devenue emblématique : « Nous ne cesserons pas de danser ».
À l’arrière, 35 cercles commémoratifs, réalisés par les familles endeuillées, rappellent chacun une vie fauchée : des fragments de mémoire personnelle réunis pour dire qu’ils ne seront pas oubliés.
Plus qu’un banc, « Nous ne cesserons pas de danser » est un lieu vivant : un espace pour s’arrêter, se souvenir, ressentir — et continuer d’avancer ensemble.