Culture

Un pendentif orné d'une Menorah datant de l'époque byzantine découvert à Jérusalem

C'est le second exemplaire connu au monde d'un tel bijou

3 minutes
15 décembre 2025

ParJohanna Afriat

Un pendentif orné d'une Menorah datant de l'époque byzantine découvert à Jérusalem
Le pendentif orné d'une menorah

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Un pendentif exceptionnel orné d'une menorah à sept branches a été découvert lors de fouilles au parc archéologique Davidson de Jérusalem. Datant du VIIe siècle, cet objet en plomb pur apporte un témoignage précieux sur la présence juive dans la ville sainte à l'époque byzantine, alors même que l'accès leur était formellement interdit.

Le pendentif a été retrouvé de manière totalement fortuite dans une couche de remblai d'environ huit mètres d'épaisseur, servant de fondation à des bâtiments monumentaux de l'époque omeyyade. Cette couche recouvrait des vestiges plus anciens de la fin de l'époque byzantine, notamment les restes d'édifices construits le long d'une rue pavée.

Un objet unique au monde

L'analyse de ce disque de plomb, équipé d'un anneau pour y passer un cordon, révèle un savoir-faire remarquable. Sur ses deux faces figurent des représentations identiques d'une menorah à sept branches, chacune encadrée par un cadre rond proéminent. Les lampes comportent trois branches de chaque côté de la branche centrale, avec des flammes surmontant une barre horizontale de liaison.

L'examen par fluorescence X, réalisé dans les laboratoires de l'Autorité des antiquités d'Israël par le restaurateur Ilya Reznitsky, a confirmé que le pendentif contient environ 99% de plomb pur.

Selon les chercheurs de l'Autorité des antiquités, cette découverte est exceptionnelle. "Des pendentifs décorés d'une menorah en verre et en d'autres métaux sont connus, mais nous n'avons connaissance que d'un seul autre pendentif au monde portant le symbole de la menorah et réalisé en plomb", précisent-ils. Le second exemplaire, d'origine inconnue, est conservé au Walter Museum of Art de Baltimore, aux États-Unis.

Un symbole de résistance et d'identité

La double présence de la menorah sur les deux faces du disque témoigne de l'importance cruciale de ce symbole. "Elle illustre la place centrale qu'occupe la menorah dans l'expression visuelle du lien avec le Temple et sa mémoire, même après sa destruction", soulignent les archéologues.

Le contexte historique rend cette découverte particulièrement significative. Durant la période byzantine, l'entrée à Jérusalem était strictement interdite aux Juifs. "Cela soulève la question de savoir s'il s'agissait d'objets personnels de Juifs venus en ville pour diverses raisons : marchands, personnes en mission administrative ou pèlerins clandestins", expliquent les chercheurs.

Le Dr Yuval Baruch, qui dirige les fouilles depuis près de vingt-cinq ans, insiste sur la portée de cette trouvaille : "Ce pendentif n'est pas un simple objet matériel ; c'est un sceau personnel, un témoignage de mémoire et d'identité, ayant probablement appartenu à un Juif anonyme qui a choisi de le porter autour du cou. Ce choix témoigne non seulement de son attachement profond à sa foi, mais aussi du fait que, même lorsque des édits impériaux interdisaient aux Juifs de résider à Jérusalem, ils continuaient de s'y rendre."

Le Dr Baruch rappelle que durant la période byzantine, la menorah est devenue un symbole majeur de la mémoire nationale et de l'espoir de renaissance pour les communautés juives en Terre d'Israël, tout comme en exil.

Le choix du plomb, matériau peu commun en joaillerie, suggère enfin que l'objet était porté comme une amulette protectrice plutôt que comme un simple ornement. Le plomb était alors considéré comme un matériau particulièrement prisé pour la fabrication d'amulettes.