Economies & sciences

Israël face à une grave pénurie de main-d’œuvre : restaurants, hôtels et transports en crise

Les employeurs rivalisent d'imagination pour attirer des travailleurs

2 minutes
10 décembre 2025

ParJohanna Afriat

Israël face à une grave pénurie de main-d’œuvre : restaurants, hôtels et transports en crise
Restaurant à Tel Aviv Photo d'illustration : Flash90

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La pénurie de main-d’œuvre en Israël atteint des niveaux inédits. Les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, des transports et du commerce de détail peinent à recruter, avec plusieurs dizaines de milliers de postes vacants. Face à cette situation, les entreprises multiplient les initiatives innovantes — souvent coûteuses — pour attirer du personnel, avec des résultats mitigés.

Dans la restauration, la situation est particulièrement critique. Aucun établissement n’échappe à la nécessité pour les propriétaires et managers de se mettre eux-mêmes au service des clients ou au nettoyage des tables. Bernardo Blachovich, copropriétaire du groupe « Café Gan Sipur », déplore un manque de 250 employés dans ses restaurants. « Nous survivons en fermant des zones », explique-t-il sur la chaîne 12. « Souvent, une partie du restaurant reste fermée faute de personnel, et ceux qui travaillent doivent prendre en charge davantage de tâches. »

Le problème ne réside pas dans les salaires, souligne Blachovich : « Nous payons très bien. Les étudiants qui travaillent chez nous gagnent moins ailleurs, mais la pénurie persiste. »

Selon Keenan Maman, PDG de Keshet Ta’im, la jeune génération privilégie la flexibilité et l’autonomie : « Les jeunes sortant de l’armée choisissent eux-mêmes leur travail. Aujourd’hui, ils veulent travailler à domicile ou selon leurs horaires. Ils sont maîtres de leur destin. »

Aner Koren, responsable marketing de « Droushim » à Yad 2, confirme la gravité de la situation auprès de N12 : « Les secteurs de la mode, du service client et de la restauration enregistrent des milliers d’emplois vacants de manière permanente. Ces chiffres sont très élevés. » Oz Sagan, vice-président de Neema, pointe le désintérêt des jeunes pour certains métiers : « La génération actuelle se tourne vers les technologies. Demandez à un étudiant ce qu’il veut faire dans la vie, et “devenir chauffeur de bus” n’arrive presque jamais. »

Egged, principal opérateur de transport public, souffre également de la pénurie. Selon son PDG, Amir Keinan, le manque de centaines d’employés entraîne retards, réduction de lignes et complications opérationnelles.

Pour attirer et fidéliser les employés, les entreprises multiplient les avantages : primes pour anciens militaires, bourses d’études, voyages financés, repas gratuits et assurances. Blachovich explique offrir un voyage en Amérique du Sud ou en Asie aux anciens militaires travaillant huit mois dans ses établissements. De son côté, Egged offre permis de conduire gratuit, primes d’embauche et repas quotidiens.