Société

Israël parmi les pays de l’OCDE où les écarts de salaires entre femmes et hommes sont les plus élevés

Malgré une progression continue du niveau d’éducation des femmes, les écarts de rémunération entre hommes et femmes en Israël restent quasiment inchangés depuis vingt ans, c'est ce que révèle le dernier rapport du Centre Adva, qui dresse un tableau préoccupant de l’égalité professionnelle dans le pays.

2 minutes
9 décembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Israël parmi les pays de l’OCDE où les écarts de salaires entre femmes et hommes sont les plus élevés
L’écart salarial entre femmes et hommes travaillant à temps plein s’élève à 20,8 %

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Selon les données les plus récentes du rapport, l’écart salarial entre femmes et hommes travaillant à temps plein s’élève à 20,8 %. Un chiffre qui place Israël au quatrième rang des pays de l’OCDE les moins bien classés, derrière la Corée du Sud, le Japon et l’Estonie.

Cette situation ne constitue pas une dérive récente. En 2005, l’écart salarial atteignait déjà 21,9 %, ce qui signifie que deux décennies de politiques publiques et de transformations sociales n’ont pas permis de réduction significative du différentiel de revenus entre les sexes.

Plus inquiétant encore, le rapport souligne qu’un niveau d’éducation plus élevé ne garantit pas l’égalité salariale. Alors que les femmes sont en moyenne plus diplômées que les hommes – 53 % des femmes juives possèdent un diplôme universitaire, contre 43 % des hommes – les écarts de rémunération se creusent avec le niveau d’études. Parmi les titulaires d’une maîtrise ou plus, l’écart salarial médian mensuel atteint 35 %, toujours en faveur des hommes.

L’analyse par groupes de population révèle également des disparités marquées : 33 % d’écart salarial médian parmi les salariés juifs, 29 % parmi les salariés arabes.

Le rapport met en cause un phénomène persistant de segmentation professionnelle. Les femmes restent largement orientées vers des métiers dits de “col rose”, comme l’éducation, les soins ou le travail social, des secteurs structurellement moins rémunérés. À l’inverse, les hommes sont surreprésentés dans les domaines les plus lucratifs, notamment la haute technologie, l’ingénierie ou l’industrie avancée.

À cela s’ajoute la réduction du temps de travail chez de nombreuses femmes en raison de la charge familiale et éducative, un facteur qui alimente ce que le rapport qualifie de “pénalité de maternité” durable, avec des effets cumulatifs sur les salaires, les carrières et les retraites.

Pour le Centre Adva, ces chiffres traduisent un problème structurel profond, qui ne pourra être résolu par la seule augmentation du niveau d’éducation féminin. Sans politiques ciblées sur la répartition des responsabilités familiales, la revalorisation des métiers féminisés et l’accès égal aux secteurs à forte valeur ajoutée, Israël risque de conserver l’un des écarts de genre les plus élevés du monde développé — en décalage croissant avec son image d’économie avancée et innovante.