La scène date du 9 décembre 2024. Ce jour-là, lors d’une conférence de presse précédant son témoignage en justice, Benyamin Netanyahou avait lancé une attaque frontale contre ceux qui l’accusaient de vouloir échapper à son procès. « J’ai entendu mille fois que je veux éviter le jugement. Quel non-sense ! Huit ans que j’attends pour dévoiler la vérité », avait-il déclaré, dénonçant un « masque de chasse cruel » mené contre lui et une « shita » — une méthode systématique — destinée, selon lui, à le faire tomber.

Près d’un an plus tard, ces propos ressurgissent dans un tout autre contexte : le débat national autour de l’idée de lui accorder une grâce pour clore définitivement les procédures judiciaires. Alors que certains acteurs politiques et médiatiques avancent que cette mesure pourrait stabiliser la scène politique israélienne, d’autres s’y opposent fermement, estimant qu’elle porterait atteinte au principe d’égalité devant la loi.

La réapparition de cette déclaration de 2024 nourrit aujourd’hui les argumentaires des partisans comme des opposants. Pour les uns, elle témoigne d’un acharnement qu’il serait juste de clore ; pour les autres, elle illustre la posture de confrontation adoptée par Netanyahou face à la justice, rendant une grâce inopportune.

Ce retour dans l’actualité d’une séquence vieille d’un an montre à quel point les enjeux judiciaires et politiques entourant le Premier ministre continuent de structurer le débat public en Israël.