Jusqu'à maintenant le général Roman Gofman était inconnu du grand public. De sa Biélorussie natale jusqu'à sa nomination au poste de secrétaire militaire du Premier ministre, il n'est pas issu des rangs du Mossad mais a fait une brillante carrière militaire.
Voici en 6 points, les faits marquants qui vous permettront de mieux connaitre le prochain chef du Mossad.
De la Biélorussie à Ashdod
Roman Gofman est né en Biélorussie en 1976. A l'âge de 14 ans, il fait son alya. La famille s'installe à Ashdod.
A l'école, il subit la violence de ses camarades et se lance dans la boxe où il devient un sportif confirmé.
Un ancien élève de l'école de préparation militaire d'Eli
Roman Gofman se définit comme laïc et pourtant il a étudié à l'école de préparation militaire d'Eli. Dans une interview accordée, il y a quelques années, au journaliste Yossi Yeoshoua, il avait expliqué ce qui l'avait amené à étudier dans ce haut lieu du sionisme religieux: ''Lorsque j'ai commencé à progresser vers des postes de commandement, j'ai commencé à sentir que sur la question sioniste et israélienne, je manquais de profondeur. Qu'il y avait beaucoup de choses que les soldats pouvaient me demander et que je ne savais pas expliquer. Je me sentais sans fondement. Comme une plante sans eau. Le point culminant a été pendant le cours d'officiers, à Bahad 1, lorsque j'ai réalisé que je ne connaissais en fait pas par cœur l'hymne national de l'État d'Israël, l'Hatikva. Cela m'a secoué. J'étais sur le point de devenir officier dans l'armée israélienne et j'avais de si grandes lacunes. C'était le vide que je traînais depuis mon alya. J'avais déjà occupé deux postes de commandant de compagnie lorsque je suis parti pour des études de licence. Trois années d'études. La première, j'ai complété mon baccalauréat que je n'avais pas obtenu à l'école, et ensuite deux autres années au Collège d'Ashkelon. J'ai profité de ce temps pour étudier à la me'hina d'Eli. J'y suis allé, et ils m'ont accepté tel que j'étais. Sans kippa. J'y ai élaboré mon propre programme d'études, et un jour par semaine, j'y allais pour étudier. Sionisme, identité israélienne, histoire. Expliquer, avant tout à moi-même, qui je suis et ce que je représente. Ce n'est qu'alors que j'ai senti soudain que j'avais les deux pieds sur terre, mais la tête dans le ciel – je savais expliquer l'idée sioniste''.
Gravir les échelons dans Tsahal
Le général Gofman a occupé de nombreux postes opérationnels et de commandement au sein de Tsahal, notamment : combattant et commandant dans le corps blindé, commandant de bataillon du 75e régiment de la 7e brigade, officier d'état-major de la formation Ga'ash (36e division), commandant de la brigade Etzion, commandant de la 7e brigade, chef de la division Bashan (210e division), directeur du centre national d'entraînement terrestre, chef d'état-major du Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT).
Un officier qui n'a pas peur de dire ce qu'il pense
Gofman s'est fait remarquer lors d'un discours mémorable, prononcé alors qu'il était commandant de la 7e brigade, devant le forum des hauts commandants de Tsahal à l'époque du chef d'état-major Gadi Eizenkot, au cours duquel il a exigé que le chef d'état-major active les forces terrestres.
Gofman se tenait face au chef d'état-major et à tous les officiers supérieurs et a déclaré : « Il y a un modèle très problématique qui se développe : éviter d'utiliser les forces terrestres. Sans friction, c'est la mort clinique. »
Lors de la guerre actuelle, il s'est encore démarqué en prônant la mise en place d'un gouvernement militaire dans la Bande de Gaza alors que l'état-major de Tsahal y était résolument opposé.
Gravement blessé le 7 octobre
Le général Gofman était, le 7 octobre, le commandant du Centre d'entraînement terrestre (base de Tze'elim). Il s'est précipité dans la zone frontalière de Gaza et a été grièvement blessé lors des combats. Il est l'officier le plus haut gradé à avoir été blessé le 7/10, et il a eu besoin d'un long processus de rééducation. En raison de sa blessure, il a terminé ses fonctions de commandant de Tze'elim et a été transféré à un autre poste auprès du Coordinateur des activités gouvernementales dans les Territoires (COGAT), jusqu'à ce qu'il soit nommé secrétaire militaire de Netanyahou.
L'affaire Elmakayes: la zone d'ombre
La période où Gofman était à la tête de la Division 210 sur le plateau du Golan fut marquée par une affaire délicate : l'officier aurait enrôlé Uri Elmakayes, âgé de 17 ans, dans des opérations de sensibilisation ou d'influence. Lorsque l'adolescent fut appréhendé par le Shin Bet et les forces de police, Gofman aurait clairement pris ses distances, assurant qu'il n'avait connaissance ni de l'identité ni de l'âge du jeune homme. Plus récemment, la défense militaire a interpellé l'autorité de poursuite de l'armée pour réclamer l'ouverture d'une information judiciaire contre Gofman.