Culture

Réunion cruciale aujourd’hui : Israël participera-t-il à l’Eurovision ?

Jour de vérité pour Israël, à Genève, l’Union européenne de radio-télévision tient aujourd’hui le débat décisif qui tranchera la question brûlante : Israël sera-t-il autorisé à participer à l’Eurovision 2025 ?, trois scénarios sur la table

2 minutes
4 décembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Réunion cruciale aujourd’hui : Israël participera-t-il à l’Eurovision ?
Yuval Raphael, avec sa chanson New Day Will Rise, s'était classée 2ème du concours 2024, Flash90

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Une réunion complexe, et surtout imprévisible — avec, en arrière-plan, un jeu d’alliances, de pressions politiques et de menaces de boycott qui n’a rien à envier aux intrigues d’un thriller diplomatique.

Trois scénarios sur la table :

  • Le scénario “discussion qui tourne en rond”
    Une réunion de principe, beaucoup de discours, quelques piques diplomatiques… et aucune décision.
    Dans ce cas, si l’UER ne parvient pas à formuler une question de vote claire, Israël reste dans la compétition. Rideau.

  • Le scénario d’un vote favorable à Israël
    Une partie des pays membres pourrait estimer qu’exclure Israël créerait un précédent dangereux.
    Si ce camp prend le dessus, Israël continuera à concourir et enverra son représentant sur la grande scène musicale européenne.

  • Le scénario redouté — un vote contre Israël
    Le risque n’est pas théorique : l’Espagne a déjà laissé entendre qu’elle boycotterait l’Eurovision si Israël participe. Résultat : si la majorité vote l’exclusion, la crise deviendrait instantanément européenne — culturelle, politique et financière.

Des représentants de haut rang du radiodiffuseur israélien se trouvent déjà à Genève. Leur objectif ? Éviter qu’un vote ait lieu. Car une simple mise aux voix ouvrirait la porte à un affrontement direct entre États membres — et surtout à un engrenage où d’autres pays pourraient se joindre au camp anti-israélien.Les dirigeants du radiodiffuseur essaient notamment d’empêcher l’implication active de pays comme la Russie, dont l’exclusion durable de l’UER complique déjà la donne géopolitique.

Un continent divisé : Allemagne vs. Espagne

Le clivage est spectaculaire — et embarrassant pour l’organisation : l’Allemagne, l’un des cinq principaux bailleurs de l’UER, menace de quitter l’Eurovision si Israël est exclu et l’Espagne, autre membre majeur, annonce exactement l’inverse : elle se retirera si Israël participe.

On imagine sans peine la pression pesant sur les autres pays contributeurs — France, Italie, Royaume-Uni, tous déterminés à éviter une implosion du concours.

Au-delà de la chanson, cette réunion cristallise une fracture politique profonde :celle d’une Europe qui peine à s’accorder sur la place d’Israël dans les institutions culturelles internationales.

La décision attendue aujourd’hui déterminera non seulement la participation israélienne, mais aussi l’avenir même de l’Eurovision telle qu’on la connaît. Car si l’un des deux géants — Allemagne ou Espagne — met sa menace à exécution, c’est tout l’édifice qui vacille.
L’Eurovision, sans aucun doute, joue aujourd’hui l’une de ses partitions les plus explosives.