Vie politique

La Knesset adopte la proposition de Lapid sur le plan Trump en l’absence remarquée de la coalition

Plusieurs députés de droite y voient une dangereuse validation, même indirecte, d’un processus menant à la création d’un État palestinien

2 minutes
3 décembre 2025

ParJohanna Afriat

La Knesset adopte la proposition de Lapid sur le plan Trump en l’absence remarquée de la coalition
Yair Lapid Photo by Yonatan Sindel/Flash90

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

La Knesset a adopté ce mercredi la proposition de loi présentée par le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, appelant Israël à entériner le « plan en 20 points » du président américain Donald Trump. La coalition, qui avait choisi de boycotter la séance, n’a laissé que des rangées presque totalement vides lors du vote.

Ouvrant le débat dans un hémicycle déserté, Lapid n’a pas manqué de souligner l’absence du Premier ministre Benyamin Netanyahou. « Je suis surpris et déçu », a-t-il lancé. « C’est la première occasion pour Israël d’envoyer un message clair au président Trump et au monde : nous pouvons être unis autour d’un objectif commun. Netanyahou, lui, a préféré ne pas se présenter. C’est regrettable. »

Cette initiative intervient quelques jours seulement après que les grandes puissances ont approuvé le plan Trump au Conseil de sécurité de l’ONU, donnant à Lapid l’occasion de mettre la coalition au pied du mur sur un sujet explosif : la perspective d’un futur État palestinien.

La proposition, bien qu’adoptée, a accentué les tensions internes au bloc gouvernemental. Plusieurs députés de droite y voient une dangereuse validation, même indirecte, d’un processus menant à la création d’un État palestinien. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a accusé Netanyahou de manquer de fermeté : « La détérioration actuelle est dangereuse et vous en portez la responsabilité, par votre silence. Vous aviez promis une réponse ferme à votre retour des États-Unis. Elle se fait toujours attendre. »

Son allié, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, a également tiré à boulets rouges sur le Premier ministre, répétant son rejet catégorique du concept même de peuple palestinien.
« Israël ne permettra jamais l’établissement d’un État palestinien », a-t-il martelé, appelant Netanyahou à l’affirmer publiquement et sans ambiguïté.

Si l’adoption du texte n’a pas d’effet immédiat sur la politique gouvernementale, elle constitue un revers symbolique pour la coalition, contrainte de laisser l’opposition occuper le terrain politique sur un dossier majeur.

Pour Lapid, l’objectif était clair : contraindre le gouvernement à clarifier sa position vis-à-vis d’un plan désormais validé par la communauté internationale. Pour la droite nationaliste, la manœuvre n’est qu’une tentative d’imposer indirectement la légitimation d’un État palestinien.