Israël

Deux ex-otages amis depuis l'enfance racontent comment leur lien s'est renforcé en captivité

"Nous sommes bien plus que des frères", a confié Guy Gilboa Dalal

3 minutes
3 décembre 2025

ParJohanna Afriat

Deux ex-otages amis depuis l'enfance racontent comment leur lien s'est renforcé en captivité
Guy Gilboa Dalal et Eviatar David Photo : Réseaux sociaux 27A

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Ils se connaissent depuis l'âge d'un an et demi. Mais c'est dans l'obscurité des tunnels du Hamas que leur amitié s'est transformée en un pacte de survie absolu. Mardi soir, lors de la conférence « Israel Hayom » à New York, Guy Gilboa Dalal et Eviatar David ont livré un témoignage poignant sur les semaines passées en captivité et sur le retour à une vie qu'ils décrivent encore comme irréelle.

« Se réveiller chaque matin, ouvrir les yeux et voir un lit plutôt qu'un tunnel, c'est une bénédiction. Pour nous, c'est le paradis », a confié Eviatar, résumant le contraste entre l'enfer vécu et la liberté retrouvée.

« Eviatar et moi sommes amis depuis l'âge d'un an et demi, depuis la crèche, mais en captivité, notre relation a pris une autre dimension. Nous sommes bien plus que des frères, des amis ou une famille », a expliqué Guy. Dans les tunnels, chaque geste comptait, et tout ce qu'ils recevaient — nourriture, eau, la moindre ressource — était scrupuleusement partagé en deux, ont souligné les deux hommes.

Eviatar raconte comment Guy veillait à ce qu'il mange. Guy, de son côté, détaille avec émotion l'aide quotidienne qu'Eviatar lui apportait alors qu'il avait les épaules bloquées à cause de la dénutrition : « Il m'enlevait mon pantalon quand j'allais aux toilettes et me le remontait à mon retour. Il me soulevait le bras et me nettoyait l'aisselle avec une lingette, car j'étais incapable de bouger les épaules. »

« On mangeait essentiellement des lentilles, et un peu de riz. on nous donnait aussi un petit morceau de pain pita, et c'est tout », se souvient Eviatar. Guy a précisé : « Nous vivions littéralement dans une fosse à excréments. À l'intérieur, des vers proliféraient et se transformaient en mouches qui venaient s'attaquer à notre nourriture. »

Les deux hommes reconnaissent avoir beaucoup pleuré. « Pleurer, c'est libérateur, au final, c'est important », a confié l'un d'eux. Eviatar décrit un moment de rupture : « Après le départ de Tal et Omer, j'ai dit à Guy : "Je ne reverrai jamais ma famille." J'ai paniqué et c'est là que je me suis effondré. »

Guy a également choisi de parler à nouveau des agressions sexuelles subies en captivité. « J'ai été agressé deux fois par le même terroriste qui me gardait. J'étais coincé dans le même tunnel, sans issue, et je ne savais pas à quoi m'attendre », a-t-il relaté. Il a insisté sur l'importance de briser le silence : « Il était important pour moi d'en parler afin que d'autres personnes ayant vécu des expériences similaires comprennent qu'elles ne sont pas seules. »

Interrogés sur les circonstances de leur libération, les deux hommes ont accordé un rôle déterminant au président américain Donald Trump. « Lorsque Trump a été élu, nous étions certains que cela jouerait en notre faveur, et cela s'est avéré. C'est en grande partie grâce à lui que nous sommes ici. Je ne sais pas combien de temps nous aurions pu rester encore là-bas sans lui », déclare Eviatar.