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Israël protège l'Allemagne, Berlin lui plante un couteau dans le dos

Alors qu’Israël a livré son système antimissile « Arrow-3 » à l’armée allemande — la plus importante transaction d’armement de son histoire — Berlin a voté, quelques heures plus tard, en faveur d’une résolution de l’ONU exigeant le retrait israélien du Golan.

2 minutes
3 décembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Israël protège l'Allemagne, Berlin lui plante un couteau dans le dos
ONU

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Selon Bloomberg, Israël transmet aujourd’hui à la Luftwaffe la première batterie autonome de l’Arrow-3, développée conjointement avec les États-Unis. Montant de l’accord : 3,6 milliards d’euros, incluant radars, systèmes de lancement et intercepteurs. L’Arrow-3, pièce maîtresse du bouclier israélien contre les missiles balistiques iraniens et houthistes, sera déployé sur la base de Holzdorf, au sud de Berlin, puis sur plusieurs autres sites. Les industriels israéliens soulignent que la version livrée à l’Allemagne intègre « tous les enseignements de deux années de guerre ». Pendant le conflit avec l’Iran, le système a affiché un taux d’interception de 86 %. Berlin envisage déjà l’acquisition du futur Arrow-4.

L’Allemagne, longtemps soutien inconditionnel d’Israël, avait imposé en août un embargo sur les exportations d’armes en raison de la guerre à Gaza, avant de lever la restriction après le cessez-le-feu. Le chancelier Friedrich Merz est attendu à Jérusalem ce week-end pour tenter d’effacer les tensions.

Le vote qui fâche : Berlin se range du côté de la résolution syrienne

Dans la nuit, la majorité des États membres de l’ONU — 123 pays, dont l’Allemagne, la Hongrie et l’Ukraine — ont approuvé une résolution annuelle réclamant le retrait israélien du Golan. Un texte porté traditionnellement par la Syrie et les États de l’axe iranien.

L’ambassadeur israélien Danny Danon s'en est indigné : « L’Assemblée générale prouve une fois de plus son déni total de la réalité. Le Golan est une ligne de défense vitale. Israël ne reviendra pas aux lignes de 1967 — pas maintenant, pas jamais. »

D’un côté, une coopération militaire sans précédent entre Berlin et Jérusalem ; de l’autre, un vote politique qui alimente la défiance. L’arrivée du chancelier Merz en Israël pourrait clarifier si l’Allemagne reste un allié stratégique solide — ou un partenaire désormais imprévisible.

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