Le Premier ministre Benyamin Netanyahou devait diffuser mardi soir une déclaration enregistrée sur la loi de conscription. Quelques minutes avant sa diffusion, son bureau annonçait son report pour « contraintes d’agenda ». En réalité : une réunion budgétaire avec la ministre des Transports Miri Regev. Cette volte-face a immédiatement déclenché une riposte politique. Les anciens Premiers ministres Naftali Bennett et Yaïr Lapid ont, quant à eux, maintenu leurs propres allocutions – et attaqué frontalement le texte de Loi.
Bennett : « Un député qui votera cette loi portera une tache d’infamie à vie »
Bennett a rappelé l’unité nationale du 7 octobre, les sacrifices des soldats et l’urgence opérationnelle actuelle : « Il manque à Tsahal environ 20 000 soldats. Deux choix : intégrer les jeunes ultraorthodoxes ou condamner les réservistes à 120 jours de service par an. » Selon lui, la loi proposée ne vise pas à recruter mais à entériner l’exemption : « Un Isra-bluff », truffé de mécanismes garantissant l’absence d’enrôlement.
Lapid : « Netanyahou a fui. Il a choisi les exemptés et trahi les combattants »
Pour le chef de l’opposition, l’annulation de l’allocution prouve que le Premier ministre « n’a aucun moyen de défendre la loi ». Lapid a dénoncé un texte « plein de trous », dépourvu de quotas, de sanctions et de mécanismes d’application : « Le contrôle du système ne sera pas entre les mains de Tsahal, mais entre celles d’Aryeh Deri et de Yitzhak Goldknopf. » Selon lui, l’unique objectif est de rétablir le financement massif des yeshivot : « 60 milliards de shekels par an pour ceux qui ne se présentent pas au recrutement. » Un débat explosif en pleine sortie de guerre
Au cœur de la polémique : la répartition du fardeau sécuritaire, alors que plus de 920 soldats ont été tués depuis 2023 et 20 000 autres blessés. L’opposition promet de bloquer le texte. Le gouvernement tente d’avancer.