L’OCDE prévoit une croissance de 3,3 % en 2025, qui grimperait à 4,9 % en 2026, puis se stabiliserait à 4,6 % en 2027. Cette trajectoire repose sur l’arrêt des combats, qui a permis une reprise rapide de l’activité.
En parallèle, l’inflation devrait refluer : 3,1 % en 2025, 2,4 % en 2026, puis 2 % en 2027, soit le cœur de la cible officielle -2 à 4 %. Selon le rapport, la combinaison d’un marché du travail solide, d’une baisse de la prime de risque et d’une reprise de la consommation privée offre à Israël une base robuste pour accélérer sa croissance.
Commerce extérieur : reprise confirmée
L’amélioration du climat géopolitique encourage les partenaires étrangers à renouer avec Israël.
Entre août et octobre 2025, les exportations de biens ont progressé de 5,8 %, malgré l’effet modérateur des nouveaux droits de douane américains -10,2 % en moyenne. À l’inverse, les exportations de services explosent : +8 % entre janvier et août, grâce aux secteurs exemptés de droits — R&D, haute technologie, cybersécurité. La demande mondiale en sécurité numérique soutient fortement l’économie israélienne.
Déficit : élevé mais en voie de réduction
Le rapport rappelle la trajectoire budgétaire depuis le 7 octobre 2023 : 2022, excédent de 0,3 % du PIB; 2024, déficit de 8,1 % après les dépenses massives liées à la guerre et aux évacués; 2025 : déficit ramené à 5,4 %, malgré une activité militaire encore intense.
Grâce à l’accalmie sécuritaire, les dépenses de défense devraient reculer d’environ 2 points de PIB entre 2026 et 2027, permettant une nouvelle baisse du déficit : 4,1 % en 2026, 2,7 % en 2027.
L’inflation ralentit, le shekel se renforce, +5,5 % en dix mois, et la baisse progressive des taux directeurs apparaît désormais possible.
Marché du travail et politique monétaire
Le taux de chômage demeure exceptionnellement bas, 3 % en septembre 2025, et le retour graduel des réservistes sur le marché du travail réduit les pénuries de main-d’œuvre. L’OCDE estime que ces conditions, combinées à une consolidation budgétaire, « ouvrent la voie » à une baisse des taux de la Banque d’Israël, de 4,25 % fin 2025 à 3,75 % en 2026.
Une reprise solide mais sous conditions
L’OCDE identifie trois moteurs essentiels de croissance : investissements, dopés par le rattrapage post-guerre, consommation privée, soutenue par une amélioration du climat sécuritaire et exportations, appelées à regagner les parts perdues pendant le conflit.
Mais les risques restent clairs : un retour des hostilités gonflerait à nouveau le déficit et freinerait la consommation ; à l’inverse, un accord de paix plus large avec les pays arabes pourrait doper fortement la croissance, surtout en 2027.
Pour consolider cette trajectoire, l’OCDE recommande une stratégie budgétaire « favorable à la croissance », comprenant :des coupes ciblées, notamment dans les transferts décourageant la participation au marché du travail ; la protection des investissements dans l’éducation et les infrastructures ; la réduction de certaines exemptions fiscales, l’instauration de taxes carbone ou sur le plastique, et une meilleure taxation des terrains non bâtis ; un vaste programme de réformes réglementaires : moins de bureaucratie, réduction des barrières à l’importation, accélération des permis de construire.