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L’OCDE optimiste : Israël en route vers une forte croissance d’ici 2027

Un rapport publié, ce jour, mardi, par l’OCDE annonce une perspective économique nettement plus favorable pour Israël au cours des trois prochaines années — à condition que la trêve à Gaza tienne et que les tensions géopolitiques ne s’embrasent pas à nouveau

3 minutes
2 décembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

L’OCDE optimiste : Israël en route vers une forte croissance d’ici 2027
OCDE

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L’OCDE prévoit une croissance de 3,3 % en 2025, qui grimperait à 4,9 % en 2026, puis se stabiliserait à 4,6 % en 2027. Cette trajectoire repose sur l’arrêt des combats, qui a permis une reprise rapide de l’activité.
En parallèle, l’inflation devrait refluer : 3,1 % en 2025, 2,4 % en 2026, puis 2 % en 2027, soit le cœur de la cible officielle -2 à 4 %. Selon le rapport, la combinaison d’un marché du travail solide, d’une baisse de la prime de risque et d’une reprise de la consommation privée offre à Israël une base robuste pour accélérer sa croissance.

Commerce extérieur : reprise confirmée

L’amélioration du climat géopolitique encourage les partenaires étrangers à renouer avec Israël.
Entre août et octobre 2025, les exportations de biens ont progressé de 5,8 %, malgré l’effet modérateur des nouveaux droits de douane américains -10,2 % en moyenne. À l’inverse, les exportations de services explosent : +8 % entre janvier et août, grâce aux secteurs exemptés de droits — R&D, haute technologie, cybersécurité. La demande mondiale en sécurité numérique soutient fortement l’économie israélienne.

Déficit : élevé mais en voie de réduction

Le rapport rappelle la trajectoire budgétaire depuis le 7 octobre 2023 : 2022, excédent de 0,3 % du PIB; 2024, déficit de 8,1 % après les dépenses massives liées à la guerre et aux évacués; 2025 : déficit ramené à 5,4 %, malgré une activité militaire encore intense.

Grâce à l’accalmie sécuritaire, les dépenses de défense devraient reculer d’environ 2 points de PIB entre 2026 et 2027, permettant une nouvelle baisse du déficit : 4,1 % en 2026, 2,7 % en 2027.
L’inflation ralentit, le shekel se renforce, +5,5 % en dix mois, et la baisse progressive des taux directeurs apparaît désormais possible.

Marché du travail et politique monétaire

Le taux de chômage demeure exceptionnellement bas, 3 % en septembre 2025, et le retour graduel des réservistes sur le marché du travail réduit les pénuries de main-d’œuvre. L’OCDE estime que ces conditions, combinées à une consolidation budgétaire, « ouvrent la voie » à une baisse des taux de la Banque d’Israël, de 4,25 % fin 2025 à 3,75 % en 2026.

Une reprise solide mais sous conditions

L’OCDE identifie trois moteurs essentiels de croissance : investissements, dopés par le rattrapage post-guerre, consommation privée, soutenue par une amélioration du climat sécuritaire et exportations, appelées à regagner les parts perdues pendant le conflit.

Mais les risques restent clairs : un retour des hostilités gonflerait à nouveau le déficit et freinerait la consommation ; à l’inverse, un accord de paix plus large avec les pays arabes pourrait doper fortement la croissance, surtout en 2027.

Pour consolider cette trajectoire, l’OCDE recommande une stratégie budgétaire « favorable à la croissance », comprenant :des coupes ciblées, notamment dans les transferts décourageant la participation au marché du travail ; la protection des investissements dans l’éducation et les infrastructures ; la réduction de certaines exemptions fiscales, l’instauration de taxes carbone ou sur le plastique, et une meilleure taxation des terrains non bâtis ; un vaste programme de réformes réglementaires : moins de bureaucratie, réduction des barrières à l’importation, accélération des permis de construire.