Sécurité

En Europe, on estime : « Une opération militaire israélienne en Iran – dans l’année à venir »

Selon un ambassadeur européen, les tensions avec l’Iran rendent probable une opération militaire israélienne d’ici un an, malgré le refus américain de l’autoriser pour l’instant afin de préserver les efforts de reconstruction à Gaza.

4 minutes
1 décembre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

En Europe, on estime : « Une opération militaire israélienne en Iran – dans l’année à venir »
Istock

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Un haut diplomate européen a déclaré à Ynet que les États-Unis ne donneraient pas, dans les semaines à venir, leur « feu vert » à une attaque israélienne contre l’Iran, par crainte de compromettre les efforts américains de reconstruction de Gaza. Selon lui, Israël agira militairement en Iran au cours des douze prochains mois : « Khamenei n’a tiré aucune leçon du dernier round. Au contraire, on a l’impression qu’ils doublent leurs efforts – c’est dramatique et tragique pour l’Iran. »

Près de six mois après la guerre de douze jours, ce haut diplomate européen a estimé que Washington redoutait qu’une offensive israélienne majeure contre l’Iran ne fasse dérailler ses plans pour Gaza. « À mon avis, cela ne se produira pas dans les prochaines semaines », a-t-il affirmé. « Les Américains ne veulent pas que cela fasse de l’ombre au dossier de Gaza, ni prendre le risque de compromettre la reconstruction en donnant un ‘feu vert’ à une vaste opération contre l’Iran. »

Il a toutefois nuancé : « Est-ce que je pense qu’une opération militaire israélienne aura lieu en Iran dans les douze prochains mois ? Personnellement, oui. Il est clair que la direction iranienne, et en particulier le guide suprême Khamenei, n’a pas tiré les conclusions nécessaires du dernier cycle. Au contraire, tout indique qu’ils renforcent leurs efforts. »

Selon le diplomate, cette attitude est « dramatique et potentiellement tragique pour l’Iran », déjà confrontée à de graves pénuries d’eau à Téhéran : « Ils devraient se concentrer sur ce problème réel. » Il existe, selon lui, une réelle inquiétude au sein de la communauté internationale – et en particulier en Europe – que Téhéran n’ait pas compris les avertissements du dernier affrontement : « D’où le sentiment que nous verrons un nouveau round au cours des douze prochains mois. Il y a un effort pour l’empêcher – mais il ne semble pas que les Iraniens soient à l’écoute. »

Pendant ce temps, en Iran, les menaces continuent. Ce matin, le porte-parole des Gardiens de la Révolution, Ali Mohammad Na’ini, a averti : « Si l’ennemi nous attaque à nouveau, la réponse sera encore plus ferme. L’Iran est au niveau maximal de préparation militaire. »
Concernant la guerre de juin, il a affirmé : « L’agression récente a révélé les faiblesses de l’ennemi. »

Le diplomate européen s’est également exprimé sur les tensions à la frontière nord, une semaine après l’élimination du chef d’état-major du Hezbollah : « Personne ne veut voir une nouvelle guerre. Les progrès réalisés par l’armée libanaise dans le désarmement du Hezbollah ne sont pas suffisants. Si le Hezbollah tente à nouveau de menacer Israël et d’occuper des positions dans le sud du Liban, Israël aura le droit d’intervenir », a-t-il dit.

Mais il a ajouté : « En parallèle, ce serait de la ‘bonne politique’ de donner aux Libanais quelque chose – un signe indiquant qu’il y aura moins d’empreinte israélienne s’ils agissent comme il faut. On doit voir un geste d’Israël, pas seulement une action militaire. Nous sommes face au problème que nous redoutions : comment aider le Liban – son gouvernement et son armée – à faire ce qui est nécessaire, empêcher le Hezbollah de se renforcer et garantir qu’il ne soit pas réarmé. J’entends que l’Iran n’a pas cessé de leur fournir des armes. »

Enfin, le diplomate a exprimé la préoccupation de l’Europe face à la montée de la violence nationaliste en Judée-Samaroe et aux mesures prises par le gouvernement israélien pour accélérer la construction dans les implantations, y voyant un « pas vers une annexion de facto sous le radar ». Selon lui, cela inclut également le blocage des transferts de taxes à l’Autorité palestinienne et les restrictions imposées aux banques : « Nous disons à Israël que renforcer l’Autorité palestinienne est dans son intérêt sécuritaire. Son effondrement financier serait catastrophique pour la stabilité régionale et mettrait en danger la sécurité d’Israël. »

C’est pour cette raison, a-t-il rappelé, que quatre pays européens – l’Allemagne, la France, l’Italie et la Grande-Bretagne – ont publié une déclaration particulièrement ferme ce week-end.

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