L’affaire prend une ampleur nationale au Royaume-Uni. Face à un climat devenu « toxique », selon les mots du Maccabi Tel-Aviv, le club israélien a renoncé à toute allocation de billets pour le match de Birmingham, estimant que ses supporters ne pouvaient y assister en sécurité. Le gouvernement britannique a réagi en se disant « profondément attristé » par cette situation « totalement inacceptable », appelant à empêcher les extrémistes de transformer un match de football en vecteur de tensions communautaires.
C’est dans ce contexte que Sir Stephen Watson, chef de la police du Grand Manchester, est intervenu publiquement pour critiquer l’interdiction imposée le 6 novembre. Dans une interview accordée à la radio LBC, il a expliqué que « bannir les supporters est problématique, tant sur le plan pratique que tactique », et qu’il aurait, lui, privilégié une présence policière adaptée au renseignement plutôt que l’exclusion des fans du Maccabi Tel-Aviv. Sa prise de position remet frontalement en question la décision du Safety Advisory Group (SAG), prise après les recommandations de la police des West Midlands.
La controverse avait déjà été alimentée par les critiques du Premier ministre Keir Starmer et par les révélations du Sunday Times, selon lesquelles certaines justifications policières reposaient sur des renseignements erronés : accusations contestées aux Pays-Bas, tensions exagérées, scénarios jamais confirmés. La sortie du chef de la police de Manchester vient désormais renforcer l’idée que l’interdiction n’était pas seulement disproportionnée — elle était peut-être infondée dès le départ.