Quelques minutes avant l'entrée de Shabbat, vendredi, la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav Miara, a adressé une demande inattendue à la Cour suprême.
Elle souhaite que la Cour réexamine son cas concernant le conflit d'intérêt dans lequel elle se trouve pour superviser l'enquête visant l'ex procureure militaire en chef, Yifat Tomer Yeroushalmi.
Rappelons que les juges avaient estimé à l'unanimité que Baharav Miara était personnellement impliquée dans cette affaire et qu'elle ne pouvait donc pas être l'autorité judiciaire qui encadrerait l'enquête de police en cours.
La conseillère juridique était, en effet, censée surveiller la procédure engagée contre la fuite de la vidéo sur les combattants de la Force 100 que menait Tomer Yeroushalmi. Or cette dernière a menti et Baharav Miara n'a donc au minimum pas effectué sa mission correctement et des soupçons de complicité pèsent sur elle dans cette affaire.
Malgré cela, la conseillère conteste donc le verdict de la Cour et souhaite que celle-ci se repenche sur son cas.
Une demande qui n'a pas manqué d'agacer Yariv Levin, le ministre de la Justice: "Comment n'ont-ils pas honte ? Quelques minutes avant l'entrée de Shabbat, tout en exploitant cyniquement les ressources de l'État, ils déposent une demande honteuse. Tout cela en ignorant la décision retentissante de trois juges de la Cour suprême concernant le grave conflit d'intérêts dans lequel se trouvent Baharav-Miara, le conseil juridique du gouvernement et le parquet. Ceux qui sont censés être un bastion de probité, d'intégrité et de respect de la loi, ne reculent devant aucun moyen pour empêcher une enquête visant à découvrir la vérité. Qu'essayez-vous de cacher ?" »
Notons que la Cour a confirmé, par ailleurs, l'autorité du ministre de la Justice pour nommer un superviseur à l'enquête tout en encadrant très strictement les critères pour cela. Yariv Levin a nommé le juge à la retraite Yossef Ben Hamou, un choix que le président de la Cour suprême, Itshak Amit, a décidé de geler.
A l'heure actuelle, aucune autorité ne supervise l'enquête sur l'ex procureure militaire, toujours hospitalisée deux semaines après une tentative de suicide et beaucoup s'interrogent sur la possibilité, dans ces conditions, d'arriver à faire éclater la vérité sur cette affaire.