Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a limogé lundi son ministre des Finances, Omar Bitar, pour avoir autorisé des versements à des prisonniers palestiniens via l'ancien mécanisme d'indemnisation, ont révélé au Times of Israel des sources proches du dossier.
Le bureau d'Abbas a annoncé via l'agence Wafa que le ministre de la Planification, Estephan Salameh, remplaçait Bitar, sans préciser les raisons de ce remaniement.
Selon deux sources, une enquête interne a révélé que Bitar avait autorisé des paiements à certains prisonniers en dehors du nouveau système mis en place cette année par l'Autorité palestinienne. Contrairement à la réforme qui conditionne les allocations aux besoins financiers, l'ancien dispositif les accordait en fonction de la durée de la peine – une politique qualifiée de « pay-to-kill » par ses détracteurs.
En février, Abbas avait signé un décret abrogeant l'ancien système, réaffirmant publiquement en septembre à l'ONU que celui-ci n'était plus en vigueur. Pourtant, certaines familles de prisonniers ont continué à recevoir des allocations via l'ancien mécanisme, y compris pour des détenus incarcérés après l'annonce de la réforme.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa'ar, a une nouvelle fois dénoncé une "tromperie". « Le limogeage du ministre des Finances ne dédouanera ni Abbas ni l'Autorité palestinienne de leur complicité dans ce système de corruption », a-t-il écrit sur X. « L'Autorité palestinienne tente de tromper le monde. Cela ne fonctionnera pas. »
Un responsable palestinien a défendu la décision, affirmant qu'elle démontre l'engagement de Ramallah à mettre en œuvre la réforme. L'Autorité palestinienne espère qu'une délégation américaine viendra début 2026 auditer le nouveau système de protection sociale, condition nécessaire pour restaurer l'aide américaine suspendue depuis 2018 par le Taylor Force Act.