Le prince héritier Mohammed ben Salmane partage pleinement le “méga-deal” régional de Donald Trump, centré sur un corridor commercial reliant l’Inde et la Chine à l’Europe - un projet d’infrastructures et d’énergie dans lequel Israël occupe une place stratégique. Le plan s’inscrit aussi dans la Vision 2030 saoudienne, qui vise à diversifier l’économie du royaume à travers la technologie, la cybersécurité et les partenariats régionaux.

Sur le plan sécuritaire, MBS cherche une alliance de défense avec les États-Unis – et, indirectement, avec Israël – face à l’Iran et ses supplétifs, notamment les Houthis. En juin dernier, des hélicoptères saoudiens ont intercepté des drones iraniens en route vers Israël, un geste rare qui illustre la coopération tacite entre Riyad et Jérusalem.

Un document interne du Hamas, révélé par les renseignements israéliens, confirme d’ailleurs que l’une des motivations du massacre du 7 octobre était précisément d’empêcher la normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite.

Depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche, la perspective d’un accord de normalisation est revenue au premier plan. Le président affirme avoir reçu de hauts responsables saoudiens des signes clairs de volonté d’avancer. : “L’entrée de Riyad dans les Accords d’Abraham ouvrirait la voie à d’autres pays arabes et musulmans”.

La guerre à Gaza a ralenti le processus, mais les contacts se poursuivent sous la surface. À Jérusalem comme à Washington, l’évaluation est la même : les intérêts sécuritaires et économiques convergent et rendent la normalisation inévitable à moyen terme — un rapprochement que le Hamas n’aura pas réussi à freiner.