Culture

Warner Bros refuse le boycott du cinéma israélien

L'un des géants du cinéma rejette l'appel à boycotter l'industrie cinématographique israélienne.

3 minutes
17 octobre 2025

ParGuitel Benishay

Warner Bros refuse le boycott du cinéma israélien
Photo: IStock

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Après les studios Paramount, le géant des médias Warner Bros. Discovery a annoncé vendredi son opposition au boycott du cinéma israélien promu par un collectif de militants pro-palestiniens nommé « Film Workers for Palestine », qui accuse les institutions culturelles israéliennes d'être « impliquées dans un génocide ».

Dans une déclaration officielle publiée dans le magazine Variety, les studios ont souligné que toute collaboration avec ce type d'initiatives de boycott constitue une violation de la politique de l'entreprise.

Le mois dernier, près d'un millier de professionnels du cinéma ont signé une pétition appelant au boycott des institutions cinématographiques israéliennes. Parmi les signataires figure l'actrice juive Hannah Einbinder, lauréate d'un Emmy Award en 2025, qui a rejoint le boycott. Le collectif a lancé un engagement à ne pas projeter de films en Israël et à ne pas collaborer avec des producteurs, festivals ou organismes de diffusion israéliens.

Parallèlement, des organismes juridiques à travers le monde ont alerté sur les implications légales de cette initiative. Au Royaume-Uni, l'organisation UK Lawyers for Israel a averti que ce boycott pourrait constituer une violation de la loi britannique sur l'égalité de 2010, qui interdit toute discrimination fondée sur la nationalité ou l'origine. Aux États-Unis, le Louis D. Brandeis Center for Human Rights, basé à Washington, a mis en garde contre le fait que de nombreuses lois fédérales et étatiques « interdisent explicitement » les boycotts fondés sur des critères nationaux, exposant ainsi les studios, agences et syndicats du cinéma à des risques juridiques et à des préjudices économiques dans le financement de films.

Le premier studio à se désolidariser du boycott a été Paramount, qui a précisé que de telles initiatives nuisent à la liberté de création. La directrice de la communication de l'entreprise, Melissa Zuckerman, a déclaré que « faire taire des créateurs sur la base de leur nationalité ne favorise pas une meilleure compréhension et ne sert pas les objectifs de paix ». Elle a ajouté: « l'industrie mondiale du divertissement devrait encourager les créateurs à raconter leurs histoires et à partager leurs idées avec des publics du monde entier. Nous avons besoin de plus d'engagement et de dialogue, pas de moins ».

Parallèlement à la position des grands studios, plus de 1200 professionnels de l'industrie du divertissement, dont la chanteuse Regina Spektor et les acteurs Liev Schreiber, Mayim Bialik et Debra Messing, ont signé une lettre ouverte rejetant l'appel au boycott des institutions cinématographiques israéliennes.

« Nous connaissons le pouvoir d'une histoire », ont-ils écrit. « C'est pourquoi nous ne pouvons pas nous taire lorsque l'art devient une arme, lorsque des mensonges sont présentés comme de la justice, et lorsque des artistes sont induits en erreur pour amplifier une propagande antisémite. L'engagement qui a été diffusé n'est pas un acte de conscience, c'est un document de désinformation qui promeut une censure arbitraire et l'effacement de l'art. »