Dans la tourmente de deux années de guerre, ce ne sont pas seulement les armes ou les uniformes qui ont tenu les soldats debout — mais des mots, des objets minuscules, des gestes d’amour silencieux. Un père endeuillé, un grand-père réserviste et un infirmier blessé racontent ce qui leur a donné la force d’avancer.
Ils ont combattu dans les ruelles de Gaza ou sur les collines du nord. Certains ne sont pas revenus. D’autres portent encore les cicatrices. Mais tous avaient dans leur poche quelque chose qui n’apparaît pas dans les rapports militaires : un papier plié, un dessin d’enfant, une prière.
Le caporal-chef Rif Haroush, tombé au combat lors de sa formation au sein de l’unité commando, avait glissé dans sa poche une lettre qu’il s’était écrite à lui-même. Sur une feuille A4, il avait noté sa raison de se battre :
« Pour cette vieille dame qui me dit merci — je suis prêt. Pour ma famille, qui sait qu’une armée immense veille sur eux. D’autres l’ont fait avant moi, j’en serai digne après eux. »
Après sa mort, son père a retrouvé le papier froissé. Il l’a gardé depuis, comme un testament. Dans un autre uniforme, sa sœur a découvert une prière du rabbin Elimélekh de Lizhensk :
« Sauve-nous de la jalousie… Donne-nous la force de voir les qualités des autres et non leurs défauts… Qu’aucune haine ne s’élève entre nous. »
Le réserviste Y., 65 ans, le plus ancien de sa brigade, garde toujours dans sa poche un petit billet écrit par sa petite-fille : « Saba très fort ». À côté, un talisman… étonnant : une tête d’ail. « Ça éloigne le mauvais œil. Dans la compagnie, tout le monde en mange ! »
Le sergent-chef A., infirmier de réserve, a reçu une balle dans la jambe en pleine opération. Il s’est soigné lui-même en pleine fusillade — puis est retourné au combat deux semaines plus tard. Le projectile, il en a fait un pendentif serti d’une pierre de saphir. « À chaque fois que je le touche, je me rappelle la chance que j’ai d’être en vie. »
Entre douleur et fierté, ces combattants témoignent de ce qui ne figure dans aucun manuel militaire :
ce qui fait tenir un soldat, ce n’est pas que la force physique — mais un lien invisible.
Une famille. Une phrase. Un bout de papier.