Des centaines de personnes se sont rassemblées jeudi soir pour accompagner à sa dernière demeure Eitan Levy, assassiné près du carrefour de Mefalsim le 7 octobre 2023 et dont le corps avait été emporté à Gaza. Pendant près de deux ans, sa famille a vécu dans l’incertitude, sans sépulture, sans lieu de recueillement — jusqu’à ce que sa dépouille soit enfin rendue.
Son fils unique, Shahar, a pris la parole devant l’assemblée, la voix brisée mais déterminée :
« Mon père bien-aimé… si, un jour, Dieu le veut, je me marie et j’ai un fils, je lui donnerai ton nom. Tu le mérites. »
Il a évoqué ces deux années d’errance émotionnelle, « deux ans de cœur suspendu entre l’espoir et la peur, deux ans d’attente sans sommeil ». Puis, dans un mélange poignant de douleur et de lumière, il a partagé son prochain mariage :
« Tu disais que ton rêve était de me voir sous la houppa. En mars, j’épouserai l’amour de ma vie. Tu ne seras pas là physiquement, mais je sais que tu marcheras à mes côtés. »
Shahar a aussi parlé de leurs souvenirs simples — les voyages, les jouets rapportés pour lui faire sourire, le chien offert « parce qu’il ne savait jamais lui dire non ». Et dans un ultime acte d’amour réciproque, il a conclu :
« Oui, nous avons eu des disputes. Mais je te pardonne, et je sais que tu me pardonnes aussi. Si je pouvais t’avoir une minute, juste une dernière étreinte… Je donnerais tout. Je t’aimerai jusqu’à mon dernier souffle. »