Sécurité

Jérusalem attend la réponse officielle du Hamas

Selon toute vraisemblances, la réponse sera : « Oui, mais », reste une inconnue : jusqu’où cherchera-t-il à amender le texte ?

2 minutes
1 octobre 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Jérusalem attend la réponse officielle du Hamas
Forum des familles

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La réponse du Hamas est attendue avant la fin de l’ultimatum de trois à quatre jours fixé par Donald Trump. Les signaux venus des médiateurs régionaux indiquent que le mouvement islamiste devrait, en principe, répondre favorablement à la proposition américaine. Selon des sources proches des négociations, le Hamas n’osera pas dire non face à la pression exercée par ses propres alliés, au premier rang desquels le Qatar, la Turquie et l’Égypte, qui lui demandent explicitement d’accepter l’accord. Ces pays, jusque-là considérés comme ses soutiens, vont plus loin : ils menacent de réduire, voire de couper leurs relations avec le mouvement si celui-ci refuse le plan, présenté comme la meilleure offre possible. Pour les dirigeants du Hamas, le message est clair : céder ou risquer l’isolement diplomatique.

Cependant, on estime que la réponse du Hamas sera : « Oui, mais ». Reste une inconnue : jusqu’où cherchera-t-il à amender le texte ? Si les ajustements proposés ouvrent la voie à un véritable dialogue, le processus pourrait avancer. Mais si la réponse s’accompagne de conditions irréalistes, le risque serait de retomber dans l’impasse des cycles de négociations précédents. Côté israélien, les préparatifs en vue d’une délégation de négociation sont déjà en cours, mais elle ne sera envoyée qu’une fois la réponse officielle du Hamas reçue et validée par le cabinet sécuritaire. Les responsables à Jérusalem se disent ouverts à des discussions techniques, tout en insistant pour que le cadre général de l’accord reste inchangé.

Selon plusieurs sources au sein du gouvernement, il existe un écart entre la manière dont Benyamin Netanyahou a présenté le plan et sa réalité. Les 21 points, volontairement généraux et parfois flous, laissent place à de multiples interprétations, d’autant que le texte ne fixe aucun calendrier. Certains y voient un avantage stratégique pour maintenir la négociation ouverte, d’autres un risque d’ambiguïtés insurmontables : « Ce flou peut autant unir qu’éclater la coalition, et surtout rendre très difficile l’application sur le terrain », souligne un analyste.

Yom Kippour s'annonce entre l’attente anxieuse d’un accord qui ramènerait les otages à la maison et la crainte que tout s’effondre encore. « Nous avons besoin de cet accord comme de l’air que nous respirons. Pour mettre fin à la guerre, pour retrouver nos proches, pour rouvrir une fenêtre diplomatique et, peut-être, pour réparer notre société », confie le père de Matan, l’un des otages toujours détenus à Gaza depuis 726 jours.

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