Sécurité

Une nouvelle unité révolutionne la logistique militaire : « Taltan » entre en action

En seulement quatre mois d'existence, Tsahal déploie une unité autonome capable d’acheminer, larguer et faire exploser du matériel… sans soldats sur le terrain.

3 minutes
30 septembre 2025

ParDelphine Miller

Une nouvelle unité révolutionne la logistique militaire : « Taltan » entre en action
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Drones porteurs de matériel, engins blindés robotisés, livraisons aériennes de sang ou de munitions : l’unité « Taltan », rattachée à l’Agaf HaTechnologia VeHaLogistika (ATL), vient bouleverser la logistique opérationnelle de Tsahal. Officiellement révélée ce mois-ci, cette « petite sœur » des forces logistiques a été pensée pour répondre aux contraintes du terrain : zones impraticables, menaces terroristes, coupures de communication ou besoin urgent d’approvisionnement.

Le lieutenant-colonel Z., commandant de l’unité, raconte que l’idée est née lors d’une mission sur le Hermon : « Le relief empêchait toute entrée terrestre. Nous avons alors envoyé des drones avec de la nourriture aux soldats. » De là, le concept s’est développé jusqu’à créer une unité entière dédiée à la logistique autonome, sans contact humain.

Des engins sans équipage… mais surarmés

Cette nouvelle capacité répond aussi à la menace permanente des snipers et engins piégés. Objectif central : sauver des vies en remplaçant les convois humains par des plateformes téléopérées.

L’unité se divise en deux volets :

1. Les compagnies d’exploitation
Elles pilotent :

  • des drones capables de transporter 30 kg,

  • des mini-appareils comme le « Tzur Adamdam » pour larguer jusqu’à 5 litres de sang,

  • des drones lourds type « Genie » pouvant transporter jusqu’à 250 kg,

  • des véhicules blindés autonomes, issus d’anciens transports de troupes convertis en engins robotisés.

Ces véhicules, commandés à distance via écran et radio, peuvent :

  • transporter 2 à 3 tonnes d’équipement,

  • acheminer eau, nourriture, munitions et pièces de rechange,

  • mener des opérations explosives, détruire des infrastructures ennemies,

  • dégager des abris terroristes ou effondrer des structures.

Les opérateurs proviennent de nouvelles filières du corps technologique ou du monde des drones, avec l’ambition de créer une formation dédiée à terme.

2. La section R&D
Composée majoritairement d’ingénieurs, elle développe de nouveaux moyens pour la logistique autonome : intégration de carburant, amélioration de la pénétration en zone ennemie, innovation en armement et transport.

Livrer en 7 minutes, à 15 km du front

Le principe opérationnel est simple : un bataillon coupé de ses lignes ou isolé peut recevoir du matériel via un largage de drone en quelques minutes. Là où une colonne terrestre mettrait des heures et risquerait une embuscade, « un largage peut être fait en sept minutes et jusqu’à quinze kilomètres au-delà de la frontière », précise le commandant.

L’unité fonctionne sur demande des brigades et divisions. Dès qu’un besoin est signalé, le centre opérationnel de « Taltan » coordonne une route logistique aérienne ou autonome avec l’état-major concerné.

Déjà active à Gaza

Depuis un mois, l’unité est engagée quotidiennement avec le Commandement Sud. Elle fournit repas chauds, eau et équipements logistiques aux forces en manœuvre dans la bande de Gaza. Et cela alors qu’elle n'existe officiellement que depuis quatre mois.

Les résultats sont déjà visibles :

  • meilleure réactivité sur le terrain,

  • réduction des risques humains,

  • autonomie accrue des combattants en profondeur,

  • transformation radicale des convois et du soutien tactique.

« La disponibilité logistique n’a jamais été aussi élevée, et nous ferons tout pour l’améliorer encore », conclut le lieutenant-colonel Z.

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