Moyen-Orient

Plan Trump de fin de guerre à Gaza : les pays arabes imposent des modifications

Les États arabes modifient l'initiative américaine en exigeant un retrait israélien total et en permettant au Hamas de "déposer les armes" sans se dissoudre

3 minutes
28 septembre 2025

ParJohanna Afriat

Plan Trump de fin de guerre à Gaza : les pays arabes imposent des modifications
Archive - Sommet de la Ligue arabe Photo : Wikipedia

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A la veille de la rencontre décisive entre Benyamin Netanyahou et Donald Trump à la Maison Blanche, les pays arabes ont soumis leurs propres amendements au plan américain visant à mettre fin à la guerre à Gaza. Ces modifications, révélées par la chaîne qatarie Al-Arabi et confirmées par plusieurs sources diplomatiques, transforment substantiellement l'initiative initiale de l'administration Trump.

Un retrait israélien en deux étapes

L'amendement le plus significatif concerne l'exigence d'un "retrait israélien total de la bande de Gaza" qui s'effectuerait en deux phases distinctes. Cette condition, absente du plan initial, constitue une ligne rouge pour de nombreux dirigeants arabes qui conditionnent leur soutien à l'initiative à cette garantie.

Le plan révisé prévoit également la mise en place d'un "gouvernement palestinien de technocrates" qui fonctionnerait sous la supervision d'un conseil international. Cette structure transitoire marquerait une rupture avec la gouvernance actuelle de l'enclave palestinienne.

Le Hamas "dépose les armes" sans disparaître

Modification cruciale du texte original : au lieu d'exiger le "démantèlement" complet du Hamas, les amendements arabes stipulent que le mouvement islamiste devrait "déposer les armes" tout en conservant une existence politique dans la bande de Gaza. Cette nuance pourrait s'avérer décisive dans les négociations.

Selon les nouvelles dispositions, l'Autorité palestinienne participerait à la gestion post-conflit de Gaza, tandis que des forces internationales surveilleraient les frontières "sans contact avec la population".

Une source au sein de la famille royale saoudienne a confirmé à N12 que "Riyad encourage et soutient ce projet". Cette même source précise que les amendements incluent "l'exclusion du Hamas de toute participation à l'avenir de Gaza" et la fourniture d'une "assistance à l'Autorité palestinienne afin qu'elle puisse reprendre le contrôle seule".

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdel Ati, a exprimé lors de l'Assemblée générale de l'ONU la "pleine volonté" du Caire à "poursuivre la vision du président Trump". Objectif affiché : "rétablir la stabilité, mettre fin à la guerre, libérer les otages et les prisonniers".

Cependant, l'Égypte pose ses conditions : "rejet absolu de tout scénario de déplacement du peuple palestinien", considéré comme "un crime grave de nettoyage ethnique". Le Caire maintient son soutien au "droit des Palestiniens à résister à l'occupation" tout en s'engageant dans l'aide humanitaire.

L'initiative américaine dévoilée par la presse samedi propose un "cessez-le-feu immédiat", la "libération des otages dans les 48 heures" en échange d'environ 2 000 détenus palestiniens, et un "retrait progressif" de Tsahal avec transfert du contrôle à une autorité internationale.

Les amendements arabes transforment cette feuille de route en y intégrant leurs préoccupations stratégiques : maintien d'une présence palestinienne organisée à Gaza, rôle limité mais persistant du Hamas, et garanties sur le retrait israélien.