À Fürth, en Bavière, la pizzeria « Zulu », classée sixième meilleure pizzeria du monde hors d’Italie par le site Leadersnet, a décidé d’interdire l’entrée aux ressortissants israéliens. La direction a affiché un panneau à l’entrée du restaurant, expliquant que les Israéliens ne seraient à nouveau admis qu’« après avoir ouvert leurs yeux, leurs oreilles et leur cœur ». : « Nous aimons tous les êtres humains, quelle que soit leur origine. Nous croyons que les enfants ne devraient jamais souffrir. Nous faisons partie de la société civile et refusons de rester silencieux comme le reste du monde. Notre protestation n’a pas de caractère politique ou raciste », peut-on lire sur l’affiche.
La décision de la pizzeria résonne d’autant plus fort que Fürth abrite un musée juif réputé et possède une histoire juive millénaire. Au XVe siècle déjà, la ville accueillait une communauté florissante, avec synagogue, cimetière et yeshiva, devenue un centre majeur pour les Juifs expulsés des cités voisines. Contrairement à d’autres villes, Fürth n’avait jamais imposé de quotas au nombre de ses habitants juifs.
Cette affaire n’est pas isolée. Dans une autre ville de Bavière, un musicien classique israélien s’est vu exiger, ces derniers jours, de signer une déclaration contre la guerre à Gaza pour pouvoir louer un amplificateur dans une boutique spécialisée.
Ces incidents alimentent les inquiétudes grandissantes quant à la montée de l’antisémitisme en Allemagne, où la guerre à Gaza sert de prétexte à de nouvelles formes de discrimination visant les Israéliens et, plus largement, les Juifs. La presse allemande s’est largement indignée de cette décision.