Le président américain Donald Trump a présenté ce mercredi son plan détaillé pour mettre fin à la guerre de Gaza et libérer les otages lors d'une réunion multilatérale avec les dirigeants de huit pays arabo-musulmans, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Parallèlement, il a fermement déclaré qu'il ne permettrait pas à Israël d'annexer la Judée-Samarie.
Un plan en plusieurs phases inspiré des propositions Blair
Selon deux diplomates arabes informés des discussions, le plan Trump prévoit un cessez-le-feu de plusieurs semaines durant lequel les 48 otages restants seraient libérés, suivi de la réhabilitation de la bande de Gaza sous une autorité autre que celle du Hamas.
Cette proposition s'inspire en partie d'un plan élaboré par l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, mais étend la réflexion au-delà de la seule gestion post-conflit de Gaza pour inclure les modalités de sortie de guerre.
"Nous voulons mettre fin à la guerre à Gaza. Nous allons y mettre fin. Peut-être pouvons-nous y mettre fin maintenant", a déclaré Trump aux journalistes avant le début des discussions à huis clos.
Position ferme sur la Judée-Samarie
Parallèlement aux discussions sur Gaza, Trump aurait affirmé son opposition à toute annexion israélienne de la Judée-Samarie, confirmant ainsi les mises en garde privées déjà adressées à Jérusalem selon plusieurs sources diplomatiques.
Cette position marque un durcissement apparent de l'administration américaine face aux velléités israéliennes, survenant après la vague récente de reconnaissances de l'État palestinien par plusieurs pays occidentaux.
Cependant, selon un haut responsable israélien, Jérusalem ne considère pas cet avertissement comme "la fin des discussions sur le sujet". Le Premier ministre Benyamin Netanyahou prévoit d'aborder directement cette question lors de sa rencontre avec Trump à la Maison Blanche lundi prochain.
Consensus arabe autour du plan américain
Les huit pays participants à la réunion - Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, Égypte, Jordanie, Turquie, Indonésie et Pakistan - avaient été informés à l'avance de la proposition américaine et ont préparé un document de position saluant l'initiative Trump.
Ce texte, selon une source proche du dossier, comprend quatre points clés : l'approbation du plan de sortie de guerre, l'accent mis sur la libération des otages et l'acheminement de l'aide humanitaire, l'engagement à participer à une solution pacifique régionale, et la dénonciation des récentes frappes israéliennes, notamment l'attaque contre les dirigeants du Hamas au Qatar.
Le document de position exprime également le rejet ferme de plusieurs politiques israéliennes : la poursuite des opérations militaires à Gaza, "l'occupation et la colonisation" de l'enclave, le déplacement forcé des Palestiniens, l'annexion de la Judée-Samarie, et toute modification du statu quo sur les lieux saints de Jérusalem.
Prochaines étapes diplomatiques
"C'est ma réunion la plus importante", a souligné Trump, ajoutant que la rencontre incluait "tous les grands acteurs à l'exception d'Israël, mais ce sera la prochaine étape" - référence claire à sa rencontre programmée avec Netanyahou.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié la rencontre de "très fructueuse", tandis que l'envoyé spécial américain Steve Witkoff s'est contenté d'un geste du pouce levé face aux journalistes.
La Maison Blanche prévoyait de publier mercredi une déclaration commune sur les résultats de cette réunion, sous réserve de l'approbation finale de tous les pays participants.