Une source de sécurité israélienne estime que le Hamas perd progressivement de son emprise à mesure que les habitants quittent la ville de Gaza pour se réfugier dans le sud de l’enclave. « À mesure que la pression militaire de Tsahal s’accentue dans la ville, la population sera poussée à se déplacer, et le Hamas sera acculé. Cela augmentera les chances d’un accord », explique-t-elle.
Selon cette même source, la direction du Hamas n’est pas particulièrement préoccupée par le nombre de ses combattants tués au combat, même lorsqu’il s’agit de milliers d’hommes. En revanche, elle craint profondément que la population palestinienne se déplace en masse. Les estimations avancent qu’une fois que plus de 500 000 Palestiniens auront rejoint la zone côtière de Mowasi et les régions méridionales de la bande, la critique interne contre la direction du Hamas pourrait atteindre un niveau susceptible de provoquer une fissure dans son autorité.
Le Hamas s’efforce donc d’endiguer cet exode. D’un côté, par des messages diffusés dans ses médias pour dissuader les habitants de fuir, et de l’autre, par une présence physique sur le terrain pour bloquer les déplacements. En parallèle, Tsahal applique une stratégie graduelle, approuvée par le chef du Commandement Sud, le général de division Yaniv Asor : les frappes sont planifiées de manière à transférer les civils vers le sud par étapes, afin d’éviter un mouvement chaotique et incontrôlé.
Ces dynamiques, combinant pression militaire et déplacements civils massifs, pourraient bien redessiner l’équilibre de pouvoir au sein de la bande de Gaza et ouvrir une fenêtre pour des évolutions politiques jusque-là jugées inatteignables.