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Herzog: ''La reconnaissance unilatérale d'un État palestinien ne libérera aucun otage''

Le président israélien s'est adressé hier, mercredi, à un auditoire composé de hautes personnalités politiques, de leaders d'opinion et de journalistes, lors d'une conférence à Chatham House.

4 minutes
11 septembre 2025

ParGuitel Benishay

Herzog: ''La reconnaissance unilatérale d'un État palestinien ne libérera aucun otage''
Photo: Kobi Gideon (GPO)

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A l'occasion de sa visite officielle en Grande-Bretagne, le président Itshak Herzog s'est adressé hier (mercredi) à un auditoire composé de hautes personnalités politiques, de leaders d'opinion et de journalistes, lors d'une conférence à Chatham House – l'Institut royal des affaires internationales, l'un des forums politiques les plus influents au monde, dans le cadre d'un échange approfondi avec la directrice de l'institut, Bronwen Maddox.

Le président a ouvert la discussion en brandissant une photographie de deux frères jumeaux israéliens, Gali et Ziv Berman, qui fêtent aujourd'hui leurs 28 ans en captivité à Gaza. Ces musiciens du kibboutz Kfar Aza ont été enlevés par le Hamas le 7 octobre.

Photo: Kobi Gideon (GPO)

« Voici Gali et Ziv. Leur sort demeure inconnu. Eux et 46 autres otages innocents sont détenus dans une captivité brutale. La clé pour transformer l'avenir de toute la région – la seule voie vers la paix – consiste à ramener les otages chez eux », a déclaré le président Herzog.

Le président a souligné qu'Israël a accepté toutes les propositions sérieuses avancées par les médiateurs – notamment les États-Unis, l'Égypte et le Qatar – mais que le Hamas a refusé ou temporisé à plusieurs reprises.

« Israël est prêt aujourd'hui à un accord global sur les otages et à un cessez-le-feu. Mais pour que cela se concrétise, le Hamas doit simplement dire "oui". Un seul refus d'un dirigeant du Hamas suffit à bloquer les progrès. Voilà l'obstacle. »

Mettant en garde contre la reconnaissance d'un État palestinien, le Président Herzog a souligné : « Une reconnaissance unilatérale ne libérera aucun otage, ne nourrira aucun Palestinien, et ne fera que renforcer le Hamas en récompensant le terrorisme. Les amis et alliés peuvent être en désaccord, mais une telle démarche compromettrait dangereusement le chemin vers une paix véritable. »

Il a souligné qu'Israël aspire à un avenir pacifique avec les Palestiniens, mais que l'après-guerre doit signifier une Bande de Gaza sans le Hamas.

Concernant l'aide humanitaire et Gaza, le président Herzog a déclaré : « Au cours des seules dernières 24 heures, plus de 600 camions de nourriture et de médicaments sont entrés à Gaza, accompagnés de largages aériens et d'approvisionnements en eau. Les prix alimentaires chutent drastiquement car l'aide afflue. La tragédie, c'est que le Hamas détourne cette aide à des fins lucratives et militaires – la revendant à la population au triple du prix. »

Il a appelé à des mécanismes internationaux plus robustes pour contourner le Hamas et garantir que l'aide parvienne directement aux familles.

Il a insisté : « L'erreur majeure de nombreux pays est qu'ils se trompent gravement sur qui est leur ami, leur allié ou leur ennemi. Nous combattons ici pour défendre le monde libre. Israël se trouve en première ligne du combat contre la civilisation jihadiste. Nous défendons l'Europe. Nous défendons les valeurs occidentales et le monde libre avec le sang et les larmes de nos fils, nos filles et nos familles. C'est ce que nous faisons. Nous combattons un ennemi agressif et barbare qui a massacré, égorgé, brûlé, violé nos citoyens. Et certains disent ensuite qu'ils "veulent qu'Israël parte". Nous n'avons pas attaqué sept pays. Nous avons été attaqués depuis sept coins de la terre par des missiles balistiques, par les armes les plus sophistiquées fournies par l'Iran aux milices qui veulent nous anéantir. »

Le président Herzog a conclu en rappelant à l'auditoire que le combat d'Israël ne vise pas seulement sa propre survie, mais la défense de valeurs démocratiques partagées : « Nous défendons l'Europe et le monde libre avec le sang de nos fils et nos filles. Notre message est simple : aidez-nous à ramener les otages, à vaincre le Hamas et à construire un avenir de paix. »