La Knesset a approuvé cette nuit en première lecture une augmentation de plus de 30 milliards de shekels – environ 7,7 milliards d’euros – du budget de la Défense pour l’année 2025, au prix de coupes dans d’autres ministères. La mesure, qui doit encore passer en commission avant un second et dernier vote, a été adoptée par 42 voix contre 37, au terme d’échanges houleux entre coalition et opposition.
Selon le projet, 28,8 milliards de shekels – 7,4 milliards d’euros – supplémentaires seront consacrés à financer les opérations militaires en cours : l’offensive Merkavot Gidon -Chars de Gédeon- dans la bande de Gaza, ainsi que l’opération Am ke'lavi en Iran. Le reste sera destiné à l’Institut d’assurance national -équivalent de la sécurité sociale-, à diverses dépenses sécuritaires, ainsi qu’au paiement d’intérêts et de frais. Environ 1,6 milliard de shekels – 410 millions d’euros – seront également affectés à l’aide humanitaire pour Gaza.
Mais l’équilibre politique reste fragile. Le parti ultra-orthodoxe Deguel HaTorah, membre de l’UTJ qui a quitté la coalition en juillet après l’échec des négociations sur la loi de conscription des haredim, a décidé de s’abstenir. Son guide spirituel, le rabbin Dov Landau, a demandé aux députés d’« s’abstenir de manière démonstrative ». Une consigne qui a permis à la coalition, actuellement à égalité avec l’opposition de faire passer le texte. Quant au parti Otzma Yehudit, d’abord opposé au projet, il a finalement voté pour après que son chef, Itamar Ben-Gvir, a obtenu la garantie d’un transfert de 160 millions de shekels – soit environ 41 millions d’euros – à son ministère.
La bataille budgétaire ne fait que commencer : la loi doit encore franchir l’étape des commissions parlementaires avant son adoption définitive.