Pour la première fois depuis le 7 octobre, la haute hiérarchie de Tsahal s’est réunie pour une évaluation stratégique approfondie. Le chef d’état-major, Eyal Zamir, a annoncé que 2026 sera l’année de la stabilisation et du renforcement des capacités militaires, après que la poursuite de la guerre à Gaza ait retardé ces plans initialement prévus pour 2025. Il a évoqué la nécessité d’une pause prolongée, même si le Hamas n’est pas encore totalement vaincu, soulignant qu’« en un an, nous reviendrons à une armée opérationnelle, centrée sur ses fondamentaux et consolidant ses acquis ».
Lors de cette réunion, Zamir a souligné trois facteurs essentiels pour la poursuite des opérations dans un contexte de soutien populaire en déclin : les valeurs de l’armée, la cohésion interne et l’endurance. Il a également insisté sur la transparence vis-à-vis du public, qui envoie ses soldats au combat, notamment sur les objectifs réels de la guerre à Gaza.

Sous une pression opérationnelle extrême, Tsahal n’a pas réalisé d’entraînements majeurs avec tirs réels depuis deux ans, particulièrement pour les scénarios du front nord. Plusieurs commandants ont alerté sur la désorganisation des unités, causée par des équipes improvisées manquant de familiarité opérationnelle. Une pause durable serait ainsi mise à profit pour renforcer la cohésion à l’échelle des sections et compagnies.
Sur le plan stratégique, le renforcement de l’armée passera par la création de nouvelles brigades et unités, nécessitant non seulement un accroissement des effectifs mais aussi la construction d’une « nouvelle armée » plus puissante, tout en poursuivant la lutte contre le Hamas. Tsahal devra impérativement préserver les acquis des dernières années, afin d’empêcher toute reconstitution militaire du groupe terroriste.
Le chef d’état-major a rappelé que Gaza reste le cœur du conflit, et que la sécurité aux frontières sera désormais assurée par des actions offensives menées à l’intérieur du territoire ennemi. Cette stratégie implique une présence militaire prolongée dans les zones tampons autour d’Israël, notamment dans le sud du Liban, sur le plateau du Golan syrien, et dans la bande de Gaza.
Enfin, après des années de sous-estimation des capacités des groupes terroristes comme le Hamas et le Hezbollah, l’évaluation stratégique appelle à une augmentation significative des ressources pour le renseignement et l’innovation technologique. Tsahal prévoit la création d’une nouvelle division de formation chargée d’intégrer les enseignements tirés des deux dernières années de guerre dans l’ensemble de l’armée.