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Le Théâtre de l’absurde se poursuit à Bogota

Plus de 20 pays réunis les 15 et 16 juillet à Bogota pour condamner Israël sous couvert du "Droit International" avec pour objectif d' isoler, délégitimer et affaiblir l’État hébreu

4 minutes
13 juillet 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Le Théâtre de l’absurde se poursuit à Bogota
Le groupe de la Haye, au moment de sa création, le 31 janvier 2025, libre de droits

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Le théâtre de l’absurde se jouera cette fois à Bogota, les 15 et 16 juillet. Plus d'une vingtaine d’États, dont l’Espagne, l’Irlande, la Chine et la Turquie, participeront à une réunion « d’urgence » organisée par le Groupe de La Haye avec pour objectif déclaré : adopter des « mesures concrètes » contre Israël, accusé de violations du droit international à Gaza.

Dans ce grand élan d’indignation sélective, aucun mot sur le massacre du 7 octobre, perpétré par le Hamas, ni sur les otages toujours détenus, ni sur les roquettes tirées depuis les écoles et les hôpitaux, ni sur le droit d’un État démocratique à se défendre contre une organisation terroriste reconnue comme telle par une grande partie du monde libre.

Une initiative sud-américaine et africaine

Ce sommet est co-organisé par la Colombie et l’Afrique du Sud, deux des fondateurs du Groupe de La Haye, lancé en janvier dernier pour, selon leurs termes, « demander des comptes à Israël et inviter ous les États à mettre en oeuvre toutes les mesures et politiques possibles pour mettre fin à l'occupation israélienne de l'État palestinien..» Le groupe rassemble une coalition de pays qui, au fil des mois, s’est élargie à des régimes autoritaires et à quelques démocraties en rupture de ligne, comme l’Espagne et l’Irlande.

Parmi les participants annoncés : l’Algérie, le Bangladesh, le Brésil, le Chili, la Chine, Cuba, Djibouti, l’Indonésie, l’Irlande, le Liban, la Malaisie, la Namibie, le Nicaragua, Oman, le Portugal, le Qatar, la Turquie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, l’Uruguay et la Palestine. La rapporteuse spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese, connue pour ses positions particulièrement hostiles à Israël, assistera également à la conférence.

Un procès à charge

Les déclarations préliminaires donnent le ton. Le ministre sud-africain Ronald Lamola parle d’un « tournant face à l’exceptionnalisme israélien ». Le vice-ministre colombien Mauricio Jaramillo Jassir accuse ouvertement Israël de génocide, de nettoyage ethnique, et qualifie la situation à Gaza de « menace contre le multilatéralisme mondial ».

On est loin d’une approche équilibrée ou d’un appel à libérer les otages, encore moins à désarmer le Hamas. Aucun mot non plus sur les atrocités documentées du 7 octobre, sur l’usage cynique des boucliers humains ou sur les tunnels sous les hôpitaux.

Des précédents politiques

Certains pays du groupe ont déjà franchi le pas diplomatique. L’Afrique du Sud a porté plainte contre Israël devant la Cour internationale de Justice, la Namibie et la Malaisie ont bloqué des navires transportant des armes, et la Colombie a rompu ses relations avec Israël. La conférence de Bogota vise désormais une coordination renforcée de ces actions.

Une offensive politique déguisée

Derrière les discours enflammés sur le « droit international » et la « justice », se cache une réalité bien plus inquiétante : une offensive politique organisée pour isoler, délégitimer et affaiblir l’État d’Israël. Le tout sous couvert d’humanisme, sans jamais remettre en cause le rôle central du Hamas dans la tragédie en cours, ni exiger la libération des otages, ni condamner les violences subies par les civils israéliens.

Ce sommet, qualifié de tournant par ses organisateurs, illustre surtout une inversion morale devenue familière dans certains forums internationaux. Israël, seul État démocratique de la région, engagé dans une guerre qu’il n’a pas choisie, y est traité comme le bourreau, pendant que le Hamas – auteur de crimes de guerre avérés – échappe, lui, à toute exigence.

À Bogota, on parlera de « justice », mais sans se soucier du principe d'antériorité; sans justice pour les victimes du 7 octobre. On invoquera la « paix », sans jamais exiger le désarmement des terroristes. Et l’on se proclamera défenseur du droit, tout en piétinant le droit d’un peuple à se défendre et à vivre en sécurité.