Cette nuit, à 3 heures du matin heure israélienne, Benyamin Netanyahou quittera Washington pour Israël, avec dans ses bagages ni accord finalisé, ni résultat tangible à annoncer. Mais, comme souvent dans ce genre de négociations, les vraies avancées se révèlent parfois après coup.
Sur le fond, le fossé reste profond. Dans une déclaration enregistrée ce soir, Netanyahou a rappelé les exigences d’Israël : le Hamas doit déposer les armes, Gaza doit être démilitarisée et le groupe terroriste privé de toute capacité militaire et gouvernementale. « Nous sommes déterminés à ramener tout le monde », a-t-il répété aux familles des otages qu'il a rencontrées à Washington..
Selon un haut responsable israélien, les négociations progressent chaque jour, mais à un rythme plus lent qu’espéré, y compris par les Américains. « La balle est dans le camp du Hamas », explique-t-il, précisant que le groupe a reçu des cartes israéliennes du redéploiement de Tsahal prévu en cas d'accord mises à jour, sans avoir pour l’instant donné de réponse officielle ni montré de véritable flexibilité.
L’une des principales pierres d’achoppement reste, en effet, la profondeur du retrait israélien dans Gaza. Selon la dernière proposition transmise par Israël, l’armée accepterait de reculer à deux ou trois kilomètres de la frontière sud, un compromis par rapport aux exigences initiales. Mais le Hamas refuse encore toute présence israélienne sur le territoire, même sous la forme d’une zone tampon.
Les discussions techniques se poursuivent à Doha, où le chef du Shin Bet dirige les négociations aux côtés des médiateurs qataris et américains. Le chef d’état-major Eyal Zamir aurait validé les plans militaires, considérant qu’ils permettent de créer les conditions nécessaires à la libération progressive des otages.
Mais Netanyahu reste sous la pression des ministres nationalistes, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, qui dénoncent toute concession territoriale et appellent à « écraser définitivement le Hamas ».
Les familles des otages, elles, exhortent le gouvernement à ne pas laisser passer cette occasion de ramener tous leurs proches à la maison.
Pour l'heure donc, pas de fumée blanche, le prochain indicateur sera le départ – ou non – de l’émissaire américain Steve Witkoff vers Doha. Lui-même a prévenu qu’il ne ferait le voyage que pour apposer sa signature sur un accord.