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L’Iran possède suffisamment d’uranium enrichi pour fabriquer six bombes atomiques, selon l’AIEA

3 minutes
26 février 2025

ParIsraJ

L’Iran possède suffisamment d’uranium enrichi pour fabriquer six bombes atomiques, selon l’AIEA
Drapeau iranien

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Un nouveau rapport confidentiel de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) publié ce mercredi, révèle que l'Iran a considérablement accéléré sa production d'uranium hautement enrichi ces derniers mois. Selon ce document, la République islamique détient actuellement suffisamment d'uranium enrichi à 60% pour produire six bombes atomiques, un niveau à partir duquel il est possible d'atteindre rapidement l'enrichissement de 90% nécessaire pour les armes nucléaires.


Le rapport obtenu par l'Associated Press indique qu'au 8 février, l'Iran possédait déjà 274,8 kilogrammes d'uranium enrichi à 60%, ce qui représente une augmentation significative de 92,5 kilogrammes depuis le dernier rapport publié en novembre. Dans ce précédent document, les stocks iraniens étaient estimés à 182,3 kilogrammes, contre 164,7 kilogrammes dans le rapport d'août.


"La forte augmentation de la production et de l'accumulation d'uranium hautement enrichi par l'Iran, seul État non nucléaire à produire ce type de matériel, est une source de grande inquiétude", souligne l'AIEA. L'agence précise qu'environ 42 kilogrammes d'uranium enrichi à 60% suffiraient théoriquement à produire une bombe atomique si ce matériau était porté à un enrichissement de 90%.


Le stock total d'uranium enrichi de l'Iran, incluant celui enrichi à des niveaux inférieurs, atteignait 8 294,4 kilogrammes le 8 février, soit une augmentation de 1 690 kilogrammes depuis novembre.


Bien que l'Iran continue d'affirmer que son programme nucléaire est destiné uniquement à des fins pacifiques, des responsables iraniens ont récemment laissé entendre que Téhéran pourrait envisager de développer des armes nucléaires en raison des menaces militaires croissantes auxquelles le pays fait face.


Cette situation met une pression accrue sur le président américain Donald Trump, qui doit décider comment agir pour tenter de mettre un terme au programme nucléaire iranien. Trump, qui avait retiré les États-Unis de l'accord nucléaire en 2018, a récemment rétabli la politique de "pression maximale" contre l'Iran tout en se déclarant ouvert aux négociations avec la République islamique.


De son côté, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, avait signalé en août qu'il était prêt à autoriser des pourparlers avec Washington, déclarant qu'il n'y avait "aucun mal" à négocier avec "l'ennemi". Cependant, il a récemment durci sa position en affirmant que les négociations avec les États-Unis "ne sont ni sages, ni judicieuses, ni honorables".


Le rapport note également que l'Iran n'est pas revenu sur sa décision de septembre 2023 d'interdire à certains des inspecteurs les plus expérimentés de l'AIEA de participer à la supervision de son programme nucléaire. Rafael Grossi, directeur général de l'AIEA, a exprimé son "profond regret" face à cette situation, malgré les engagements précédents de l'Iran à reconsidérer cette position.