Dans une tribune publiée par USA Today, John Spencer, directeur de l'Institut pour la guerre urbaine à West Point, décrypte le système de rémunération des terroristes par l'Autorité palestinienne, qualifié de "pay-for-slay" (payer pour tuer).
L'Autorité palestinienne consacre environ 300 millions de dollars annuels à ce programme, légalement encadré. Le système fonctionne selon une échelle progressive : un prisonnier condamné à trois ans d'incarcération perçoit 400 dollars mensuels, tandis qu'une peine de 10 à 15 ans peut rapporter jusqu'à 1 500 dollars par mois.
À leur libération, les détenus reçoivent une prime pouvant atteindre 25 000 dollars, proportionnelle à leur temps d'incarcération. Le programme inclut également des garanties d'emploi dans le secteur public et des allocations chômage sous conditions.
Dans un contexte où le salaire moyen dans les Territoires palestiniens avoisine 380 dollars, ce système est devenu, selon Spencer, "une véritable voie de mobilité sociale". Les familles des "martyrs" bénéficient également d'allocations mensuelles allant de 100 à 1 200 dollars.
Malgré les pressions internationales, notamment la loi américaine Taylor Force signée par Donald Trump en 2018 qui a réduit d'un tiers le soutien financier international à Ramallah, l'Autorité palestinienne a augmenté ces versements de 16,2 millions de dollars mensuels l'année dernière, incluant notamment les auteurs des attaques du 7 octobre.
Pour Spencer, ce système représente un obstacle majeur à la paix. Il souligne que la récente victoire de Trump pourrait remettre cette question au premier plan, particulièrement dans le contexte d'une possible extension des accords d'Abraham.
"Tant que ce système et les organisations terroristes qui le financent ne seront pas démantelés, la paix restera inaccessible," conclut Spencer, appelant à une action internationale concertée.