Vie politique

Netanyahou à la barre: résumé de la première journée d’audience

5 minutes
10 décembre 2024

ParIsraJ

Netanyahou à la barre: résumé de la première journée d’audience
Photo by Chaim Goldberg/Flash90

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La première journée d'audience dans le cadre de la comparution de Netanyahou devant le tribunal en tant qu'accusé a commencé à 10h ce matin (mardi) et s'est terminée un peu avant 16h.

Pendant cette première journée, le Premier ministre a été interrogé par son avocat, Me Amit Haddad, sur les différents dossiers dans lesquels il est accusé.

Devant le tribunal des manifestants étaient venus soutenir le Premier ministre, d'autres réclamaient le retour des otages et étaient venus pour protester contre Netanyahou. Des pancartes avec la photo de Ron Arad et les noms de chaque otage ont été brandies, insinuant que tout comme Ron Arad, les otages à Gaza ne reviendront pas, en raison de la politique du gouvernement.

Manifestation de soutien à Netanyahou. Photo by Miriam Alster/Flash90


 

Photo by Miriam Alster/Flash90


 

Manifestation d'opposants à Netanyahou. Photo by Miriam Alster/Flash90


 

A l'intérieur de la salle plusieurs ministres et députés avaient fait le déplacement: Miri Regev, Amir Ohana, Shlomo Karhi, Avihaï Boaron, Idit Silman, Itamar Ben Gvir ou encore Almog Cohen. Le fils de Netanyahou, Avner, était également présent.

Photo by Chaim Goldberg/Flash90


 

Avner Netanyahou. Photo by Chaim Goldberg/Flash90


 

La séance a dû être interrompue après qu'une enveloppe ''hautement confidentielle'' a été transmise au Premier ministre qui s'est alors absenté pendant cinq minutes. Les juges ont accordé la possibilité au Premier ministre de recevoir ce type de messages pendant les audiences et de suspendre la séance.

Photo by Chaim Goldberg/Flash90


 

En ouverture de son témoignage, le Premier ministre s'est adressé aux juges: ''Tout d'abord merci. Cela fait huit ans que j'attends ce moment. Celui de dire la vérité telle que je m'en souviens. La vérité est importante pour la justice. Il n'y a pas de justice sans vérité''.

Me Amit Haddad a déclaré en préambule: ''Nous prouverons à la fin de la procédure que le dépôt de cet acte d'accusation reflète la manière dont il a commencé: ils n'ont pas enquêté sur des crimes, ils ont enquêté sur une personne. L’une des choses les plus importantes est que ce genre de persécution cesse. Nous affirmons que non seulement ils recherchaient une personne et non un crime, mais que lorsqu'ils n'ont pas trouvé de crime, ils ont inventé un crime. Enquêter sur une personne et ne pas enquêter sur un crime conduit à une distorsion de la démocratie et à une grave violation des droits de l'homme. Il existe un dicton célèbre du chef de la police secrète de Staline : Montrez-moi la personne et je vous dirai quel était le crime. Ce n’est pas un phénomène réservé aux seuls régimes obscurs''.

Dans le dossier 4000, Netanyahou s'est employé à démontrer qu'il n'avait pas reçu de traitement de faveur de la part du site d'informations Walla! contrairement à ce qui lui est reproché. Netanyahou a expliqué que ce site comme la majorité des médias lui était hostile et que, quoi qu'il en soit, il était courant et accepté que les hommes politiques soient en contact avec des journalistes. Par ailleurs, il a souligné que même lorsque ce contact avait été établi, les articles sur le site Walla! ne sortaient pas avec les titres ou dans l'esprit que le camp de Netanyahou aurait souhaité. Netanyahou veut prouver que les demandes à la presse n'étaient pas motivées par l'intérêt de sa propre personne mais pour promouvoir l'idéologie de son camp qui n'était pas suffisamment relayée.

Le Premier ministre a affirmé qu'il lui aurait suffi de pencher à gauche sur l'échiquier politique pour obtenir des articles en sa faveur dans la presse: ''Le pays a été gouverné pendant des années par un parti unique qui contrôlait tous les médias. Un parti médiatique s'est progressivement créé ici pour façonner les consciences, certains journalistes sont partie prenante au conflit'', a-t-il déclaré.

Dans le dossier 1000, où il est reproché à Netanyahou d'avoir accepté des cadeaux de ses amis dont des cigares et des caisses de champagne, le Premier ministre a balayé l'accusation selon laquelle il serait un profiteur: ''Je travaille 18 heures par jour. J'aime fumer un cigare de temps en temps et même ça je n'ai pas le temps de le faire en une fois. A peine ai-je commencé que je dois m'arrêter pour entrer en réunion''. Il a aussi ajouté: ''Je n'aime pas le champagne, je ne peux pas en boire''.

Netanyahou est revenu sur sa traversée du désert politique, après sa défaite face à Ehud Barak en 1999. Il décrit cette période comme une période idyllique lors de laquelle il avait le loisir de faire ce qu'il voulait et pouvait profiter de sa famille. Il a longtemps hésité à revenir en politique car il savait qu'alors tous ces plaisirs disparaitraient. Ce qui l'a convaincu, a-t-il expliqué, c'est la mission dont il se sent investi de poursuivre l'héritage de son grand-père, de son père et de son frère Yoni, celle de servir l'Etat d'Israël.

 

Dans la suite de l'audience, Netanyahou a demandé à projeter une vidéo dans lequel on voit son directeur de cabinet Tsahi Braverman lui présenter des documents à signer. Le Premier ministre les signe les uns après les autres sans les lire. Cette vidéo doit servir à prouver qu'il signe presque automatiquement tout document approuvé par ses ministres et donc qu'il n'a pas eu l'intention de signer les avantages à Shaoul Elovitch pour la société Bezeq.

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L'audience reprendra demain (mercredi) à 14h30 afin de laisser le Premier ministre recevoir le président du Paraguay qui sera en visite en Israël.