Pourtant, le ministre Smotrich s'était prononcé pour la fin de cette correspondance qui permet de soutenir économiquement l'AP en guise de sanction contre les démarches entreprises sur la scène internationale par Mahmoud Abbas. Il y a un mois, le ministre avait d'ailleurs prolongé d'un mois son refus de signer un document protégeant de tout recours en justice les banques israéliennes qui possèdent des liens financiers avec l’Autorité palestinienne. En effet, les fonds de l’Autorité palestinienne servent aussi à financer le terrorisme, par l’intermédiaire notamment des salaires versés aux terroristes, et de ce fait, les banques israéliennes sont exposées à des plaintes. Sans ce document, les banques israéliennes n’ont pas d’autre choix que de couper tout lien avec l’Autorité palestinienne.
De crainte qu'une telle décision n'entraine l'effondrement économique de l'AP, les Etats-Unis et l'Union européenne ont manifesté leur inquiétude et fait pression sur le gouvernement israélien pour qu'il prolonge cette correspondance pour au moins un an.
Les ministres des Affaires étrangères du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne ont publié un communiqué dans lequel ils ont exprimé leur préoccupation ''par le fait qu’Israël n’a pas encore fourni d’assurances quant à la prolongation, pour une durée d’au moins 12 mois, du principe d’indemnisation pour les activités de correspondance bancaire essentielles entre les banques israéliennes et palestiniennes. Le 31 octobre dernier, le gouvernement israélien a renouvelé le principe d’indemnisation des banques israéliennes pour une durée de 30 jours, soit la plus courte prolongation à ce jour. Cette décision décevante fait perdurer le sentiment d’incertitude et met en péril l’économie palestinienne. La rupture de ces liens bancaires, qu’Israël est explicitement tenu de maintenir en vertu du Protocole de Paris, provoquerait des troubles économiques considérables en Cisjordanie et mettrait en péril la sécurité d’Israël et de la région dans son ensemble. Aucune raison d’ordre technique ne saurait justifier le refus d’une prolongation pour une durée d’un an. Nous sommes pleinement convaincus que l’Autorité palestinienne a pris d’importantes mesures pour faire face aux risques de financement du terrorisme et que les institutions financières de Cisjordanie procèdent aux contrôles adéquats pour gérer ces risques. La question des paiements transfrontaliers ne doit pas être exploitée pour saper les efforts des autorités palestiniennes. Israël doit mettre en œuvre des politiques favorisant la stabilité financière intérieure et extérieure. Alors que la date limite fixée au 30 novembre approche, nous appelons donc à nouveau Israël à prolonger dès à présent le principe d’indemnisation pour une durée d’au moins un an et à faire en sorte que les futures prolongations soient transparentes, prévisibles et dénuées de tout fondement politique''.
Par ailleurs aussi bien le directeur du conseil de sécurité national que la conseillère juridique du gouvernement ont insisté sur la nécessité de prolonger cette correspondance bancaire. Pour le conseil de sécurité national, une décision contraire aurait mis en péril la sécurité et les relations internationales d'Israël en encourageant le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
Les autorités israéliennes ont donc cédé et la correspondance bancaire entre Israël et l'Autorité palestinienne se poursuivra au moins jusqu'au 30 novembre 2025.