Vie politique

La proposition de loi de privatisation de la chaine Kan adoptée en lecture préliminaire

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27 novembre 2024

ParIsraJ

La proposition de loi de privatisation de la chaine Kan adoptée en lecture préliminaire
Photo by Miriam Alster/FLASH90

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La Knesset a adopté aujourd'hui (mercredi) en lecture préliminaire par 49 voix pour et 46 contre la proposition de loi de privatisation de la chaine Kan.

Le ministre des Télécommunications porte cette proposition qui vise à retirer à Kan son statut de chaine du service public. Selon la proposition, la chaine publique sera fermée au bout de deux ans à compter de la date d'entrée en vigueur de la loi proposée, et un appel d'offres sera lancé pour sélectionner les entités privées qui recevront une licence de la Deuxième Autorité de Télévision et de Radio pour exploiter des émissions de télévision sur les chaînes actuellement diffusées par la société. En outre, il est proposé d'arrêter toutes les émissions de radio de la Société de radiodiffusion israélienne, à l'exception des émissions de Reshet Bet. Selon la proposition, Reshet Bet fonctionnera comme une station de radio nationale qui sera exploitée par une entité privée qui sera sélectionnée lors d'un appel d'offres et recevra une licence de la Deuxième Autorité de Télévision et de Radio.

Le contenu des programmes de la chaine Kan en hébreu et en arabe sont considérés comme trop biaisés politiquement contre le public de droite et traditionnaliste. De ce fait, de nombreuses réclamations ont été portées puisque ces programmes sont financés par l'argent public. C'est pourquoi, le ministre des Télécommunications veut promouvoir sa privatisation, un projet qu'il a commencé à porter il y a plusieurs années alors qu'il n'était encore que simple député.

Le ministre répond à ses détracteurs l'accusant de porter atteinte à la liberté d'expression en expliquant que cette loi permettra au contraire d'étendre le champ de cette liberté tout en laissant aux téléspectateurs le choix de ''voter'' avec leur télécommande et de ne pas financer des programmes qu'ils n'approuvent pas.

Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a mis en garde: ''Je veux m'adresser aux grandes chaines de médias, ils ne s'arrêteront pas à Haaretz et à la télévision du service public. Ils arriveront bientôt chez vous. Ce qu'ils veulent c'est s'assurer qu'il n'y ait plus de liberté d'expression et de liberté de création, qu'il n'y ait que la chaine 14, que les gens qu'il sert. C'est une atteinte à la démocratie en Israël''.

La société de service public a réagi à ce vote: ''L'adoption de la loi en lecture préliminaire est une étape supplémentaire sur la voie de la prise de contrôle de la radiodiffusion publique, de son élimination, de la vente de ses actifs et de ses ressources qui appartiennent à l'ensemble du public en Israël et de leur transfert direct à des capitalistes privés. Privatiser la société signifie éliminer les séries dramatiques tant appréciées, les documentaires qui ont remporté des prix internationaux, les émissions éducatives, le numérique de Kan qui a atteint près de deux milliards de vues l'année dernière, cela signifie l'annulation de la participation d'Israël à l'Eurovision et de la diffusion gratuite de la Coupe du monde. La privatisation pourrait conduire au licenciement de centaines de travailleurs et à une perte fatale des revenus de milliers de travailleurs de l'industrie de la télévision en Israël''.