Le Premier ministre commence son allocution en évoquant le fait que depuis le début de la guerre, de très nombreuses informations mais aussi des documents confidentiels ont fuité du cabinet de sécurité ainsi que du cabinet de guerre et de l'équipe de négociations autour de l'accord pour la libération des otages. Il rappelle qu'il réclame depuis un an que des enquêtes soient ouvertes pour déterminer de qui viennent ces fuites qui ont procuré de précieuses informations à l'Iran, au Hamas et au Hezbollah, selon ses dires.
Le Premier ministre cite des exemples précis de ces fuites dans la presse israélienne qui ont, de manière certaine, nuit à la sécurité d'Israël en dévoilant des débats internes, des stratégies mises en oeuvre ou en mettant en cause injustement des soldats de Tsahal. Il cite cinq cas:
- La fuite concernant un débat au sein du cabinet de sécurité du 11 octobre 2023, quatre jours après le début de la guerre. ''Une fuite sur une information stratégique de la plus haute importance sur les capacités militaires d'Israël'', dénonce Netanyahou, ''A mon sens, l'une des fuites les plus graves de l'histoire d'Israël''.
- La fuite d'une vidéo dans l'affaire de l'arrestation de soldats de la base de Sdé Teman soupçonnés de mauvais traitements sur un terroriste de la No'hba. Dans cette vidéo, faisant partie du dossier confidentiel de l'enquête, on voyait des soldats emmener avec eux un des terroristes puis s’arrêter pendant un moment, toujours avec le terroriste, derrière des panneaux, on ne pouvait alors pas voir ce qui s’y passait. Le journaliste Guy Peleg de la chaine N12 qui l'avait publié estimait qu'il s’agissait de la preuve en images des faits reprochés aux soldats, à savoir des mauvais traitements à caractère sexuel à l’encontre d’un terroriste du Hamas. Pourtant, la vidéo ne permettait de voir aucun des gestes des soldats, qui ont, depuis été relâchés par la justice. La vidéo qui était en réalité un montage et le commentaire du journaliste avaient fait le tour des médias arabes et des comptes antisémites sur les réseaux sociaux qui s'étaient empressés d’accuser l’armée israélienne de violer les prisonniers palestiniens.
- La fuite en date du 2 août dernier qui relatait des débats internes au cabinet de sécurité autour de la question des concessions qu'il fallait ou non accepter dans le cadre des négociations pour la libération des otages. ''Que pensez-vous que cela a eu comme conséquence? Cela a encouragé le Hamas à durcir ses positions'', s'indigne le Premier ministre.
- La fuite dans le New York Times sur les discussions au plus haut niveau de l'Etat et de l'armée concernant la riposte à l'attaque de missiles balistiques de l'Iran
- La fuite du document ''Murailles de Jéricho'' sur le plan d'invasion du Hamas, document classé ultra-confidentiel qui s'est, malgré tout, retrouvé présenté à la télévision dans l'émission 'Ouvda' d'Ilana Dayan sur N12.
Netanyahou souligne que dans chacun de ces cas, auxquels s'ajoutent encore beaucoup d'autres, personne n'a été arrêté, personne n'a été interrogé.
Le Premier ministre s'étonne que, soudain, dans l'affaire d'un document qui relatait la stratégie du Hamas et qui a fuité, une enquête est ouverte et que les prévenus soient traités comme des personnes hautement dangereuses.
Il déclare que les services de sécurité et de renseignements lui ont caché ces documents indispensables pour qu'il puisse prendre les bonnes décisions.
Netanyahou évoque personnellement Eli Feldstein et l'officier A. mis en examen et raconte qu'il s'agit de patriotes, sionistes, qui n'auraient jamais voulu nuire intentionnellement à la sécurité d'Israël.
Le Premier ministre s'indigne des méthodes d'enquête et de détention employées par les services du Shabak. ''La vie de jeunes et de leurs familles sont détruites'', dénonce Netanyahou.
Il déclare qu'il s'agit d'une cabale contre lui et contre ceux qui l'ont élu et affirme que rien ne l'empêchera de poursuivre sur la voie qu'il s'est tracée pour le bien de l'Etat d'Israël.
''La vérité finit toujours par triompher sur le mensonge. Ne perdez pas espoir'', conclut-il.
Tsahal a réagi à cette déclaration du Premier ministre: ''Les services de sécurité n'ont pas cherché et ne cherchent pas à cacher des informations à Netanyahou ou à tout autre Premier ministre. Il y a un processus selon lequel les informations sont filtrées selon leur importance et elles remontent en fonction de leur importance. Les informations sont communiquées dans des rapports ordonnés à tous les hauts responsables et à leurs directeurs de cabinet ainsi qu'aux secrétaires militaires. Si des approfondissements sont demandés, il est toujours possible d'accéder aux informations premières''.