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Deux pères ayant perdu leur fils au combat: ”Les attaques contre le public orthodoxe ont perdu toute proportion”

3 minutes
30 octobre 2024

ParIsraJ

Deux pères ayant perdu leur fils au combat: ”Les attaques contre le public orthodoxe ont perdu toute proportion”
Guilad, z'l, et son père Yaakov Nitsan

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Yeoshoua Shani, le père d'Ori, z'l, et Yaakov Nitsan, le père de Guilad, z'l, ont tous les deux perdu un fils au combat à Gaza. Ils appartiennent tous les deux au secteur sioniste religieux et ont fondé le forum Gvoura.

A l'heure où les débats autour de l'enrôlement des orthodoxes à l'armée prennent une place centrale et où un doigt accusateur est pointé sur toute cette partie de la population israélienne, les deux pères endeuillés ont tenu à transmettre un message d'union et à exprimer leur vision de la problématique, dans un texte intitulé: ''Le brancard de tout Israël''.

''Ces derniers temps, nous entendons et nous sentons des voix de plus en plus nombreuses contre le public orthodoxe et le fait qu'il ne se mobilise pas pour l'effort de guerre.

Des voix vont même jusqu'à affirmer que c'est parce qu'ils ne s'enrôlent pas que l'armée a dû quitter des territoires qu'elle avait conquis à Gaza et qu'elle doit mettre en danger ses soldats pour les conquérir à nouveau.

Nous appartenons au public sioniste religieux, un public attaché aux lieux d'étude d'un côté et au peuple et à la terre d'Israël de l'autre. Notre public porte la charge de l'armée comme d'autres nombreux publics dans le peuple, il paie un prix très lourd par rapport à sa proportion dans la population lors de cette guerre. Nos fils, Ori et Guilad (H'yd) l'ont montré.

L'attaque débridée contre le public orthodoxe, le doigt accusateur contre lui comme s'il était le responsable exclusif de ce que nous avons traversé cette année, témoignent d'une perte de proportion, à notre sens.

Nous devons comprendre que l'échec du 7 octobre n'est pas lié et ne dépend pas de l'enrôlement du public orthodoxe dans Tsahal. La conception sécuritaire qui s'est effondrée, celle qui nous a tous endormi, associée à la fracture dans la société et à la division dangereuse du peuple, sont ce qui a conduit nos ennemis à franchir les fragiles barrières qui nous procuraient encore un sentiment de sécurité.


L'enrôlement d'un bataillon, d'une brigade et même d'une division d'orthodoxes n'entrainera aucun changement fondamental dans la vision sécuritaire, ne ramènera pas demain matin les habitants du nord chez eux et ne restaurera pas la dissuasion.

Bien entendu, tout cela ne dispense pas le public orthodoxe dans son ensemble de prendre ses responsabilités. Vous représentez une partie importante de la population israélienne, vous devez comprendre que nous sommes à un moment crucial, sans précédent. Nous attendons du leadership orthodoxe qu'il comprenne l'importance du moment et la force de la responsabilité et qu'il prenne la direction de cette question sans rejeter publiquement toute proposition et tentative de médiation.

Il existe un devoir moral suprême pour nous tous de cesser de faire feu les uns sur les autres et de tourner nos forces contre les véritables ennemis qui veulent nous exterminer.

Sous ce brancard porté, ces jours-ci, par l'ensemble d'Israël, il y a de la place pour tout le monde. Les habitants de Judée-Samarie, les habitants des kibboutzim, les orthodoxes, la gauche, la droite, le front, l'arrière-front. Aucun d'entre nous ne peut se permettre de ne pas participer. Un pour tous et tous pour un''.