Société

Mort de Solomon Teka: l’appel des proches de la victime rejeté

4 minutes
24 septembre 2024

ParIsraJ

Mort de Solomon Teka: l’appel des proches de la victime rejeté
Photo by Gideon Markowicz/POOL ***POOL PICTURE

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Au mois d'avril dernier le policier qui avait causé la mort du jeune Solomon Teka, z'l, 18 ans, avait été acquitté par la justice. Aujourd'hui (mardi), le tribunal a rejeté l'appel des proches de la victime contre cet acquittement.

Le père de Solomon s'est emporté au rendu du verdict: ''Tout est du racisme, les juges sont racistes, la police est raciste. Tout le monde est raciste. Solomon a été assassiné'', a-t-il lancé alors qu'il tentait de sauter du 6e étage du tribunal avant d'être arrêté in extremis par des agents de la sécurité qui l'ont pris en charge et l'ont aidé à se calmer.

A sa sortie du tribunal, il a déclaré: ''Vous avez tous des enfants. S'il vous arrive ce qui m'est arrivé vous ne dormirez plus comme moi, je n'ai pas dormi depuis cinq ans. Les gens qui ont des enfants ne se comportent pas avec cruauté face à un enfant qui n'a rien fait''.



Rappel des faits: le 30 juin 2019, un officier de police se promène en soirée avec son épouse et ses deux jeunes enfants, dans un jardin public de Kiryat Haïm. A un moment donné, ils aperçoivent un mineur apparemment en train d'être racketté. Le policier s'approche, s'identifie comme policier et le jeune confirme qu'on lui a extorqué de l'argent. Le policier se dirige alors vers les autres mineurs qui l'avaient agressé en s'identifiant comme policier. A ce moment, Solomon Teka arrive et met en doute sa fonction de policier. Lui et les mineurs commencent à insulter le policier. Ce dernier préfère partir et appeler le standard de la police pour demander de l'aide. Dans un premier temps, se méfiant de la réaction des jeunes, il choisit de ne pas rejoindre son épouse et ses enfants et se place dans un hall d'immeuble. Les jeunes, dont Solomon Teka, le suivent et commencent à lui jeter des pierres dont certaines le blessent.
Se sentant menacé et craignant pour sa famille, le policier a sorti son arme et tiré vers le sol, en espérant ainsi les éloigner. La balle a ricoché et a touché mortellement Solomon Teka.

Transporté à l'hôpital pour se faire soigner, le policier a immédiatement été arrêté par la police des polices qui a ouvert une enquête.

D'importantes manifestations de la communauté éthiopienne avaient suivi la mort de Solomon Teka, accusant le policier d'avoir tiré sans raison, uniquement parce que Teka était d'origine éthiopienne.

La police des polices a conclu à un homicide par négligence.

Lors du procès du policier, le juge a considéré que les témoignages des amis de Teka étaient mensongers et ne correspondaient pas aux preuves alors que la version du policier était corroborée par celles-ci. En outre, de l'ADN retrouvé sur les pierres lancées sur le policier a confirmé que Solomon Teka avait bien attaqué ce dernier. Des traces d'alcool et de hashish ont été trouvées dans le sang de Teka.

La Cour a conclu que le policier a tiré parce qu'il était menacé et n'a pas violé les consignes d'ouverture du feu.

Le père de Solomon Teka avait, ce jour-là, quitté la salle d'audience en colère, au milieu de l'énoncé du verdict. Sa soeur avait déclaré: ''Désormais, les policiers ont un permis de tuer des enfants''.
Sa mère s'était aussi indignée du verdict: "Nous souffrons, nous vivons dans la douleur, non seulement nous mais aussi nos enfants. Pendant un mois entier, les enfants n'ont pas dormi. Nous savions qu'il ne serait pas condamné. Nous le savions. Nous avons quitté le tribunal parce que nous ne pouvions pas supporter les paroles du juge, nous ne pouvions pas continuer à entendre les choses qu'il disait''.