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France: un boycott culturel silencieux d’Israël

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23 septembre 2024

ParIsraJ

France: un boycott culturel silencieux d’Israël
Photo: Takver Flickr

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Un article dans l'hebdomadaire français Le Point dénonce ''un boycott culturel qui ne dit pas son nom'' dans le monde de la culture en France.

Plusieurs exemples sont avancés: annulation de tournée de la Batsheva Dance Company à travers la France en juin, déprogrammation d'un festival de cinéma israélien en Alsace en septembre, renoncement d'un chorégraphe israélien de venir présenter sa création à Paris, soupçon de boycott d'une peintre de Jérusalem dans une foire d'art contemporain.

Le journal précise que la plupart, si ce n'est la totalité de ces artistes affichent ouvertement des idées de gauche, travaillent en étroite collaboration avec des Palestiniens et ''expriment vigoureusement leur opposition à la politique de Binyamin Netanyahou''. Rien n'y fait.

Les raisons de sécurité sont systématiquement avancées pour justifier l'annulation de la venue d'un artiste israélien en France mais en réalité les artistes israéliens ou même tout simplement juifs sont de plus en plus ostracisés dans le monde de la culture.

Le dernier événement en date à Paris en est une preuve. Orli Ziv, une peintre franco-israélienne devait exposer à la Menart, la foire d'art du Moyen-Orient, qui a ouvert à Paris le 20 septembre. Cet été, l'artiste a appris que finalement elle ne serait pas sélectionnée. Le Point précise la composition du jury qui a décidé d'écarter Orli Ziv: ''Ce jury est composé de la galeriste égyptienne Stefania Angarano, le commissaire d'exposition libanais Kalim Bechara, la collectionneuse tunisienne Essia Hamdi et l'experte en art contemporain d'origine iranienne, Leila Varasteh. Ce comité a décidé de mettre en avant le travail d'une artiste palestinienne, Mona Hatoum, en soulignant son « esprit de résistance et de résilience »''.

Cet état de fait ne satisfait pas tout le monde culturel français, à l'instar de Victoria Jonathan, la commissaire d'exposition qui déplore: ''En ce moment, le simple fait d'exprimer sa compassion pour les otages israéliens semble insupportable à certains. On peut pourtant pleurer les morts des kibboutz du sud d'Israël tout autant que ceux des enfants gazaouis''. ''Dans une frange du monde de l'art, il paraît désormais impossible d'avoir une approche nuancée sur le sujet. Certains artistes juifs se retrouvent même ostracisés'', poursuit-elle.

 

Tous les producteurs et organisateurs d'événements culturels ne cèdent pas à la pression mais le phénomène d'ostracisation des artistes israéliens en France prend, en silence, une ampleur de plus en plus importante.