Vie politique

Les grandes lignes de la conférence de presse de Binyamin Netanyahou

5 minutes
2 septembre 2024

ParIsraJ

Les grandes lignes de la conférence de presse de Binyamin Netanyahou
Photo by Chaim Goldberg/Flash90

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Le Premier ministre, Binyamin Netanyahou, a tenu ce soir (lundi) une conférence de presse lors de laquelle il a évoqué plusieurs sujets et a surtout passé près de 15 minutes à expliquer, carte à l'appui, l'importance de conserver le contrôle sur l'axe Philadelphie.

  • Assassinat de six des otages israéliens


Le Premier ministre a ouvert sa conférence en rappelant la mémoire des six otages cruellement exécutés par le Hamas, il y a quelques jours et dont les corps ont été rapatriés par Tsahal.

Il a précisé qu'il avait parlé par téléphone avec plusieurs des familles de ces otages et qu'il leur avait demandé pardon pour ne pas avoir réussi à les ramener en vie.

Il a assuré que le Hamas paierait le prix fort pour l'assassinat de ces six otages.

  • Axe Philadelphie


Netanyahou a présenté une carte pour expliquer pourquoi il était indispensable qu'Israël contrôle l'axe Philadelphie. Il a expliqué que l'armée israélienne contrôlait tout le pourtour de la Bande de Gaza: la frontière maritime, la frontière terrestre avec Israël mais aussi celle avec l'Egypte et le passage de Rafah avant le retrait unilatéral de la Bande de Gaza. Puis, Israël a perdu le contrôle de cette frontière en se retirant de la Bande de Gaza.

C'est ainsi que le Hamas a pu s'armer dans des proportions très importantes mais aussi faire entrer du matériel pour construire des centaines de kilomètres de tunnels et devenir une menace monstrueuse pour Israël.

Le Premier ministre a tenu à préciser qu'il avait toujours défendu le maintien d'Israël sur l'axe Philadelphie. Il a rappelé qu'il avait posé ce maintien comme condition au retrait d'Israël de la Bande de Gaza lorsqu'Ariel Sharon l'avait décrété fin 2003.

Il s'est défendu de ne pas l'avoir reconquis par la suite en raison de l'absence de légitimité ''interne et internationale''.

Désormais, a martelé Netanyahou, il n'est pas question de se retirer de cet axe. Le fait que Sinouar s'entête à vouloir le récupérer est une preuve supplémentaire de son importance pour la sécurité d'Israël et ''pour empêcher un autre 7 octobre et un autre 7 octobre comme l'a promis le Hamas''.

Le Premier ministre a indiqué concernant l'impact sur les négociations pour un accord de libération des otages: ''Je suis flexible quand je peux l'être mais je ne cède pas lorsqu'il ne faut rien céder''. Et s'adressant à Sinouar: ''Israël ne se retirera pas de l'axe Philadelphie, ce n'est pas la peine d'y compter''.

Pour Netanyahou, c'est justement en maintenant la présence israélienne sur l'axe Philadelphie et en faisant comprendre au Hamas que cela ne changera pas que les chances de libérer les otages augmentent.

 

  • Tensions entre Netanyahou et Gallant


Netanyahou a expliqué qu'il avait tenu à faire valider la décision de ne pas bouger de l'axe Philadelphie par le cabinet. Ce qui a été fait, rappelons-le, mais le ministre de la Défense s'y est opposé contre la majorité des ministres.

Le Premier ministre a adressé une critique sévère à son ministre de la Défense, sans le nommer: ''J'ai été très étonné d'entendre que chez nous, certains disent que nous pouvons sortir de l'axe Philadelphie. Et quand le disent-ils? Après le massacre de six de nos otages! Qu'est-ce que cela signifie? Que le Hamas peut assassiner les otages et qu'il obtiendra des concessions en contrepartie?''.

Netanyahou a rappelé que les décisions prises au sein du cabinet engageaient tous les membres du cabinet. A la question de savoir s'il comptait limoger Gallant, il a répondu: ''Tant que la confiance existe, on peut continuer à travailler. Le principe est simple: tous les ministres sont tenus de respecter les décisions prises par le cabinet''.

Il a également estimé que les avis unanimes des chefs des services de sécurité sur la possibilité de quitter l'axe Philadelphie sans risque sécuritaire pour Israël, puisqu'il sera toujours possible d'y revenir, ne peuvent pas être pris pour argent comptant. ''Les chefs des services de sécurité étaient unanimes lorsqu'il s'est agi de ramener l'OLP, ils l'étaient aussi lorsqu'Israël a quitté le Sud Liban et lorsqu'il s'est retiré de la Bande de Gaza. Je pense que, surtout après le 7 octobre, nous pouvons entendre les recommandations des services de sécurité avec un esprit critique''.

 

  • Clivages au sein du peuple


Le Premier ministre a insisté: ''La première condition pour remporter la victoire est l'union. Nous devons être unis''.

Il a projeté le document trouvé par les combattants de Tsahal à Gaza, écrit par des cadres du Hamas qui explique la démarche à suivre pour nuire à Israël:

  • ''Augmenter la diffusion de vidéos et de photos d'otages en raison de la pression psychologique qu'elles permettent d'exercer''

  • ''Tout faire pour augmenter la pression psychologique sur Gallant''

  • ''Poursuivre sur la ligne selon laquelle Netanyahou est responsable de tout ce qui se passe''

  • ''Démonter le narratif israélien selon lequel l'opération au sol aide au retour des otages''


Netanyahou a mis en garde les citoyens israéliens afin de ne pas contribuer à cette pression que le Hamas rêve d'exercer sur Israël.

 

Il a rappelé son engagement personnel et celui du gouvernement à tout faire pour permettre la libération de tous les otages.