Alors que Tsahal a annoncé avoir trouvé les corps de six otages assassinés par le Hamas, le Collectif « Tous 7 octobre », « le Forum des familles », « Bring them home now » et « The truth » ont organisé dimanche 1er septembre, un rassemblement spontané en hommage aux victimes.
- 18 heures, place de la Bastille à Paris, au pied des anneaux Olympiques, dans la chaleur estivale, plus d’une centaine de personnes se sont données rendez-vous, pour montrer leur attachement au peuple d’Israël. Dans la journée Tsahal a annoncé avoir retrouvé les corps de six otages israéliens dans un des innombrables tunnels creusés par les terroristes du Hamas, à Rafah dans le sud de la bande de Gaza. Il s’agissait d’une opération nocturne en lien avec « le Shin Bet» le renseignement intérieur israélien. Les victimes ont été identifiées comme des otages du 7 octobre. Cinq d’entre eux ont été enlevés lors du festival de musique techno Nova. Il s’agit de Ori Danino (25 ans), Carmel Gat (39 ans), Hersh Goldberg-Polin (23 ans), Alex Lubnov (32 ans), Almog Sarusi (25 ans) et Eden Yerushalmi (24 ans). Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a affirmé que les six otages ont été « tués de sang-froid par le Hamas ».
Des preuves de vie avaient émergé pour ces otages, notamment une vidéo montrant Hersh Goldberg-Polin en avril tournée par le Hamas. Une information qui nous a été confirmée par Meïr Laloum, un des organisateurs du rassemblement : « Il y a trois semaines nous avons eu des informations. Nous pensions retrouver Ori et d’autres otages cette semaine, mais non, c’est le contraire. Maintenant il faut tout faire pour ramener les autres. ».
Meïr est appelé à la tribune. Il lit un courrier en hébreu, celui de Avraham Danino, le grand-père d’une des victimes, Ori Danino. Nadiv Nadler, un autre membre de l’association prend le micro à son tour pour lire le courrier en français. Les deux hommes sont visiblement touchés par l’exercice. Nadiv connait bien Elhanan Danino, le père de Ori. Il est admiratif du courage du père et du fils. Il évoque en entretien l’acte héroïque d’Ori, qui a été enlevé lors du festival Nova, alors qu’il revenait en voiture pour aider certains de ses amis à s’échapper. « Ori qui prévoyait de commencer ses études universitaires et de se marier cette année, a été rattrapé par une voiture du Hamas. On connait la suite. ».

L'acteur et réalisateur Stéphane Freiss, reste en retrait, avec la discrétion et l’élégance qui le caractérisent. Il accepte de répondre à nos questions et exprime sa consternation : « la tragédie continue, on n’en voit pas le bout. On espère chaque fois que ça va s’arranger et c’est à chaque fois pire. Je pense à leurs parents, le chagrin et la rage qu’ils doivent avoir. Je pense très fort à ces familles, à ce qu’elles vivent là. ».
L’émotion n’est pas moindre chez Caroline Yadan, la Députée de la 8e circonscription (Français établis hors de France). Depuis le 7 octobre elle n’a pas ménagé sa peine à l’Assemblée et dans les médias pour expliquer le pogrom et ses conséquences. La députée pourrait être « rodée » par les monstruosités successives qui égrainent l’après « shabbat noir », mais comment s’habituer à l’inimaginable. Elle s’interrompt plusieurs fois en répondant à nos questions, des larmes dans les yeux, elle prend sur elle, la mère de famille se reprend et nous interroge : « Est-ce que l’on peut imaginer, une seconde, la souffrance d’un père ou d’une mère, dont l’enfant, la chair de sa chair est retenue en otage par des barbares, cruels, assoiffés de sang, qui n’ont qu’un désir, c’est la destruction d’un peuple, qui est le peuple juif ? Est-ce que l’on peut imaginer la souffrance que cela représente pour des parents de savoir son enfant aux mains de ces terroristes-là et aujourd’hui d’apprendre qu’il n’est plus ? C’est indicible en fait. C’est un sentiment d’horreur, c’est un sentiment de tristesse infini qui nous étreint. ».
En conclusion de la manifestation, deux musiciens interprètent le Hatikvah. Un cercle s’est formé auteur d’eux, très proche. L’espérance, l’hymne national de l’État d’Israël, résonne sur la place de l’Opera Bastille, dans un même chœur et un même cœur, par et pour un peuple qui sait - définitivement - qu’il ne peut survivre et vivre, qu’en étant uni. A la même heure, tel un symbole, il pleut sur Israël, … les larmes du ciel avant la tempête !
Eden Levi-Campana