Après la publication d'un rapport sur les combats dans le kibboutz Beeri le 7 octobre, l'armée prépare actuellement un rapport sur la vision des renseignements et la nuit du 6 au 7 octobre.
La chaine israélienne N12 publie une partie des éléments de ce rapport qui n'a pas encore été présenté officiellement.
Les années qui ont précédé le 7 octobre
- Le front gazaoui était considéré par les différents acteurs sécuritaires comme secondaire. Pour eux, le front le plus menaçant était face au Hezbollah au nord et face à l'Iran.
- Les services de renseignements soutenaient l'idée que le Hamas cherchait l'apaisement et non un conflit militaire avec Israël et ont donc diminué les moyens alloués à la Bande de Gaza. Les communications du Hamas n'étaient plus sous écoute, les hommes sur le terrain étaient moins nombreux.
- Personne au sein des renseignements militaires et de l'unité 8200 ou du département de recherche ne pensait différemment sur la possibilité que le Hamas déclenche une guerre contre Israël. Pendant des années, aucun document ne témoigne d'une critique de la politique engagée vis-à-vis du Hamas et de la Bande de Gaza, y compris concernant les millions de dollars qui étaient transférés par l'échelon politique à la Bande de Gaza ou l'augmentation conséquente du nombre de permis de travail octroyés aux Gazaouis en Israël.
Que s'est-il passé dans la nuit du 6 au 7 octobre?
- Le 6 octobre, des milliers d'hommes du Hamas ont été mobilisés: l'organisation terroriste est passée d'une situation de routine à une situation d'urgence. Cette démarche comprenait l'équipement en armement mais aussi des ordres de descendre sur le terrain. Aucun mouvement suspect n'a, pourtant, été signalé par les responsables du renseignement israélien sur place, ce qui prouve le manque de moyens alloués sur le terrain par les services de sécurité.
- Alors que le Hamas préparait son invasion, en Israël personne n'a rien vu. Même si des bribes d'informations commençaient à arriver, personne n'y a accordé d'importance ou ne les a comprises et ce alors que les renseignements sur des activités suspectes se précisaient tout au long de la nuit du 6 au 7 octobre.
- Pendant toute la nuit, l'immense majorité des responsables du renseignement n'ont pas estimé que le Hamas allait déclencher une guerre ou une attaque de grande ampleur. Une petite partie pensait, tout au plus, que quelques terroristes isolés tenteraient quelque chose.
- La principale motivation des cadres du renseignement était de prendre garde à ne pas ''griller'' leurs sources. Ainsi, lorsqu'ils ont constaté que des centaines de cartes SIM étaient activées en même temps à Gaza, ils ont pensé qu'il s'agissait d'un coup monté par le Hamas pour qu'Israël dévoile ses sources et c'est pour protéger celles-ci que les services de sécurité ont décidé de ne rien faire.