Sécurité

Négociations d’un accord de libération des otages: les six points de désaccord

4 minutes
18 août 2024

ParIsraJ

Négociations d’un accord de libération des otages: les six points de désaccord
Photo by Itai Ron/Flash90

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''Un optimisme prudent'': c'est ainsi que le cabinet du Premier ministre a défini la conclusion de l'équipe de négociations à la sortie des deux jours du sommet de Doha.

Pour l'heure, il reste six principaux points de désaccord entre Israël et le Hamas et il convient de reconnaitre que les fossés vont être encore difficiles à combler.

  1. Négociations sur la fin des combats


L'un des principaux désaccords entre Israël et le Hamas est la question de la fin des combats. Le Hamas exige un arrêt total des combats et un retrait de Tsahal de toute la Bande de Gaza alors qu'Israël tient à pouvoir continuer la guerre après la libération d'une partie des otages lors de la première phase de l'accord.

La proposition présentée le 27 mai dernier par le Président Joe Biden prévoit que des négociations pour un cessez-le-feu permanent soit entamées lors de cette première phase. La seconde phase qui prévoit la libération du reste des otages ne sera mise en oeuvre que si les parties parviennent à s'entendre sur la fin du conflit.

Israël a toujours indiqué que cette clause n'était pas acceptable et qu'il voulait conserver la possibilité de reprendre les combats sans laisser au Hamas la capacité de laisser trainer les négociations.

 

2. L'axe Netsarim

L'axe Netsarim coupe le territoire de la Bande de Gaza en deux parties: nord et sud. Le contrôle de Tsahal sur cet axe est fondamental pour s'assurer qu'aucun terroriste, ni aucune arme ne transite du sud vers le nord. Dans le cadre de son exigence de retrait de l'armée israélienne, le Hamas demande l'abandon par Tsahal de cet axe et s'oppose à tout contrôle sécuritaire des Gazaouis qui retourneront vers le nord.

Les Etats-Unis tentent de proposer un compromis qui ne satisfait pas les exigences israéliennes, pour l'instant. Selon les termes de cette proposition, si des armes étaient transférées cela constituerait une violation de l’accord et conférerait le droit à Isrsaël d’intervenir militairement.

 

3. L'axe Philadelphie

L'axe Philadelphie est considéré comme le ''tuyau d'oxygène'' du Hamas. Situé à la frontière avec l'Egypte, c'est par là qu'ont transité des armes et du matériel en quantités impressionnantes pour le Hamas pendant près de 20 ans lui permettant de s'armer et de construire le réseau de tunnels immense que Tsahal s'efforce de détruire depuis 10 mois.

Depuis que Tsahal a pris le contrôle de cet axe, des dizaines de tunnels de contrebande ont été découverts entre la Bande de Gaza et l'Egypte.

Lors des négociations, Israël a accepté d'alléger sa présence militaire sur cet axe mais le Hamas exige un retrait total.

 

4. Le passage de Rafah

Ce point de passage est essentiel pour l'entrée de marchandises dans la Bande de Gaza. Israël l'a conquis dès les premières heures de son offensive sur Rafah. Depuis, il refuse de transférer son contrôle au Hamas évidemment mais aussi à l'Autorité palestinienne. L'une des solutions avancées est de confier la responsabilité de ce point stratégique à des acteurs palestiniens qui ne sont identifiés ni avec le Hamas, ni avec l'AP. Pour l'heure cette question reste en suspens dans les négociations.

 

5. La liste des otages

Israël tient à recevoir la liste des 33 otages - morts ou vivants - qui seront libérés lors de la première phase de l'accord. Netanyahou a indiqué qu'il voulait garantir qu'un maximum d'otages vivants soient libérés dès la première phase de l'accord.

 

6. Le veto sur la liste des prisonniers libérés et la possibilité de les exiler à l'étranger

Le dernier principal point de désaccord concerne la liste des prisonniers libérés en échange des otages et la possibilité pour Israël de diposer d'un droit de veto sur un certain nombre de noms ainsi que d'en exiler une partie à l'étranger.

Le Hamas demande à Israël de renoncer à ce droit de veto. Israël a d'ailleurs assoupli sa position, en exigeant un veto sur un nombre moins important de prisonniers en échange de l'augmentation du nombre d'otages vivants libérés lors de la première phase. Mais cela ne suffit pas, pour l'heure, à créer les conditions pour un accord sur ce sujet.