Le ressentiment en Israël face à la Norvège est encore amplifié par la prise de position d'Oslo concernant l'émission de mandats d'arrêt internationaux contre Netanyahou, Gallant et Halévy.
En effet, la Norvège a fait savoir à la Cour pénale internationale qu'elle considérait qu'il n'y avait aucun obstacle à l'émission de ces mandats. Par ailleurs, en tant que garant des accords d'Oslo, la Norvège affirme que ces accords ne sont pas pertinents concernant la compétence de la CPI.
Tout d'abord, Israël annule ce qui est appelé le ''plan norvégien'' mis au point au mois de janvier dernier afin de permettre à l’Autorité palestinienne de toucher l’argent des impôts sans qu’Israël ne lui verse directement et d’en déduire les sommes destinées à la Bande de Gaza. Ce plan a mis en place un système de garant international qui permet à la fois de verser l’argent à l’AP et de retenir la somme destinée à la Bande de Gaza. Cette solution a été acceptée par les Etats-Unis et c’est la Norvège qui a été choisie comme Etat pour le dépôt de l’argent.
Selon ce système, l’argent transite d’Israël à la Norvège. La somme destinée à la Bande de Gaza est gardée par la Norvège sur un compte de dépôt et le reste versé à l’AP. La Norvège s’est engagée à respecter la décision du cabinet israélien et de ne pas verser un shekel destiné à la Bande de Gaza. Tous les mois, le Trésor israélien reçoit un rapport qui prouve que les conditions de l’accord sont bien respectées. Si l’une d’entre elles était violées, le ministre israélien des Finances a le pouvoir de stopper les versements. Par ailleurs, pour débloquer l’argent destiné à la Bande de Gaza, il faut obligatoirement l’autorisation du ministre israélien des Finances.
Israël refuse donc désormais que la Norvège soit le garant de ce dépôt. Des recherches ont été entreprises en coopération avec les Etats-Unis pour conférer ce statut à un autre pays. La Suisse pourrait jouer ce rôle. Le ministre Ron Dermer s'y est d'ailleurs rendu récemment mais pour l'heure aucune annonce officielle n'a été faite, y compris concernant d'éventuelles tractations sur le sujet entre Jérusalem et Genève.
Aujourd'hui (jeudi), le ministre Katz a annoncé que le statut de diplomate avait été retiré à huit diplomates norvégiens localisés à Tel Aviv et dont les activités se faisaient exclusivement face à Ramallah. A partir de maintenant, ils n'auront plus le droit d'entretenir des relations diplomatiques avec l'Autorité palestinienne.
La Norvège est à la tête d'un groupe de pays responsable de l'aide à l'Autorité palestinienne. Cette mesure imposée par le ministre israélien des Affaires étrangères va empêcher de manière significative ce travail de récolte de fonds pour l'Autorité palestinienne.
''L'attitude anti-israélienne de la Norvège a un prix'', a déclaré Katz, ''Au lieu de combattre le terrorisme palestinien après le 7 octobre et de soutenir Israël qui se bat contre l'axe du mal iranien, la Norvège a choisi de récompenser les assassins et les violeurs du Hamas en reconnnaissant l'Etat palestinien, mais ne s'est pas contenté de cela, elle a aussi rejoint la plainte absurde contre nous devant la Cour pénale Internationale. La Norvège adopte une politique unilatérale concernant les Palestiniens et c'est pourquoi, elle sera tenue à l'écart de la question palestinienne. Ceux qui nous attaquent et mènent une politique unilatérale contre nous paieront le prix''.