Politique

Une commission d’enquête de l’ONU accuse Israël de crimes de guerre, y compris de crimes sexuels

7 minutes
13 juin 2024

ParIsraJ

Une commission d’enquête de l’ONU accuse Israël de crimes de guerre, y compris de crimes sexuels
Photo: Istock Viktor Sidorov

Désolé, votre navigateur ne supporte pas la synthèse vocale.

Une commission internationale indépendante de l'ONU a publié hier (mercredi) les résultats de son enquête concernant ce qui est appelé ''le territoire palestinien occupé'' et l'attitude d'Israël depuis le 7 octobre.
Elle en conclut que ''les autorités israéliennes commettent des crimes de guerre et des crimes contre l'Humanité'', y compris des crimes à caractère sexuel.

La commission reconnait parallèlement que les organisations armées palestiniennes sont aussi coupables de crimes de guerre contre Israël.

La commission produit un rapport à charge contre Israël, contenant mensonges et contre-vérités. Elle a réalisé ce travail sur la base de renseignements pris à distance et d'autres lors d'une visite en Turquie et en Égypte.

La commission estime également qu'Israël utilise la famine comme arme de guerre, le meurtre et les exécutions volontaires en orientant sciemment ses attaques contre les civils, en les transférant de force, en les maltraitant et en leur réservant des traitements cruels et inhumains. Elle reproche à Israël ses méthodes d'arrestation qui sont dénuées de respect de la personne humaine et l'utilisation d'armes lourdes sur des zones peuplées.


Cette commission existe depuis mai 2021, elle est connue pour son caractère tendancieux contre Israël. Elle est dirigée par la sud africaine Navi Pillay. Cette dernière est à l'origine de la création de 4 commissions d'enquête, toutes sur Israël, en tant que Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme. Elle a notamment validé le rapport Goldstone, qui s'est avéré mensonger, mais aussi la conférence de Durban 2, en présence du Président iranien de l'époque Mahmoud Ahmadinejad. Tous les autres membres de la commission ont une tendance anti-israélienne connue.

Les autorités israéliennes ont donc refuser de coopérer avec cette commission dans le cadre de cette enquête. La commission a accusé Israël ''d'entraves à l'enquête'' et de l'avoir empêchée ''de se rendre en Israël et dans les territoires palestiniens occupés''.



La commission remet en cause l'efficacité et la sincérité des annonces faites en amont aux populations civiles par Tsahal avant une attaque. Selon elle, les consignes données sont souvent ''confuses, contradictoires, insuffisantes et ne laissent pas suffisamment de temps pour se mettre à l'abri''. La commission accuse aussi Israël d'avoir bombardé les couloirs humanitaires destinés à permettre aux populations de fuir.


Par ailleurs, se basant sur les images de terroristes palestiniens, menottés et en caleçon, la commission accuse Israël de crimes à caractère sexuel utilisant l'humiliation. Le rapport indique que certaines formes de violence sexuelle et sexiste font partie des schémas opérationnels des forces de sécurité israéliennes. "Cela est dû à la fréquence et à la gravité des violations, qui incluent  la nudité visant à humilier la communauté entière et à souligner l'asservissement de la population occupée", selon le rapport.


La commission s'est aussi intéressée à la Judée-Samarie et a affirmé que les forces israéliennes avaient commis des actes de violence sexuelle, de torture et des traitements inhumains ou cruels et des actes de violation de la dignité humaine. "Tout cela constitue des crimes de guerre", a affirmé la commission ajoutant que "le gouvernement d'Israël et les forces israéliennes ont autorisé, encouragé et incité une campagne de violence de la part des colons contre les communautés palestiniennes en Cisjordanie".


La commission a également évoqué les crimes du Hamas et a écrit que lors de l'attaque du 7 octobre, la branche militaire de l'organisation terroriste et six autres organisations armées se sont rendues ''responsables de crimes de guerre d'attaques intentionnelles contre des cibles civiles, de meurtres ou d'homicides volontaires, de torture, de traitements inhumains ou cruels, de destruction ou saisie des biens de l'ennemi et prise d'otages, y compris d'enfants''.

La commission a également ajouté que ''les tirs aveugles de milliers de roquettes sur des villes et villages israéliens, qui ont causé des morts et des blessés parmi les civils, constituent également une violation du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme ». Selon elle, « des membres d'organisations palestiniennes armées, dans certains cas avec l'aide de Palestiniens en civil, ont délibérément tué, blessé, torturé, pris des otages, dont des enfants, et commis des violences sexuelles et sexistes contre des civils et contre des membres des forces de sécurité israéliennes, dont certains étaient hors du cercle de combat et il était interdit de leur faire du mal''.
La commission a identifié des violences sexuelles et est arrivé à la conclusion qu'il ne s'agissait pas d'incidents isolés, mais d'incidents survenus dans plusieurs endroits, principalement contre des femmes israéliennes.


En conclusion, la commission exhorte Israël à un cessez-le-feu, à mettre en oeuvre les décisions de la Cour Internationale de Justice, à augmenter l'aide humanitaire qui entre à Gaza.
Du Hamas, elle demande de cesser les tirs de roquettes sur le territoire israélien, de libérer les otages sans conditions et de juger les coupables des massacres du 7 octobre.


L'ambassade d'Israël auprès des institutions de l'ONU à Genève a déclaré en réponse que "des terroristes du Hamas ont attaqué Israël le 7 octobre pendant une fête israélienne. Aujourd’hui, jour de Chavouot, le comité d’enquête Pillai choisit de publier ses derniers rapports biaisés, attaquant Israël. Cette décision reflète la discrimination anti-israélienne systématique de cette commission d’enquête, née dans le péché en 2021, alors que le Hamas fait pleuvoir des roquettes sur les civils israéliens. La commission d'enquête tente de justifier l'attentat terroriste odieux du 7 octobre en le relatant à travers le prisme du récit palestinien", a ajouté l'ambassade. "Il ne mentionne pas des décennies de "terrorisme" ni les tirs continus de roquettes sur le territoire israélien. Les rapports ignorent l'utilisation odieuse de boucliers humains par le Hamas et la stratégie délibérée du Hamas consistant à placer des civils dans la ligne de tir. Cependant, en ce qui concerne Israël, le rapport n'a aucun problème à rejeter la responsabilité de ne pas avoir soi-disant protégé sa population le 7 octobre''.
Les autorités israéliennes rejettent le parallèle honteux fait entre les soldats de Tsahal et les terroristes du Hamas, notamment concernant les accusations infamantes de crimes sexuels.

''Israël rejette les accusations abominables et immorales portées contre Tsahal, à la fois en ce qui concerne l'opération militaire à Gaza et en ce qui concerne sa réponse initiale contre les terroristes du Hamas en Israël. Le Hamas est une organisation terroriste anarchique. Israël est un pays démocratique. L'armée israélienne se conduit conformément au droit international, y compris le droit international humanitaire, et dispose de mécanismes solides et indépendants pour surveiller et enquêter sur ses actions'', précise l'ambassade israélienne.



Le ministère israélien des Affaires étrangères a lui aussi réagi à ce rapport : ''Le rapport décrit une réalité fictive dans laquelle des décennies d'attaques terroristes ont disparu, il n'y a pas d'attaques de missiles continues contre les citoyens israéliens et aucun État démocratique ne se défend contre une attaque terroriste. Ce rapport est un nouvel exemple du théâtre politique cynique qu'est devenue l'ONU, et un autre exemple du fond qu'a touché l'ONU sous la direction du secrétaire général Antonio Guterres''.

Le ministère a ajouté: ''Le rapport a été préparé par un organisme né dans le péché, ce qui viole les normes de l'ONU elle-même. Il s'agit de la seule commission d'enquête qui n'a pas de date d'expiration. Les trois présidents de la commission sont partiaux et entachés d’un programme clairement anti-israélien, qu’ils ont déclaré publiquement avant d’être nommés à la commission. Pour ajouter l’insulte à l’injure, le rapport est truffé de fausses accusations et de diffamations contre les soldats de Tsahal. Ce n’est pas surprenant, mais c’est quand même décevant : à l’époque de Guterres à l’ONU, un nouveau record de déconnexion entre l’ONU et la réalité à laquelle sont confrontés les pays démocratiques a été enregistré''.