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Le Premier ministre israélien, Binyamin Netanyahou, a accordé hier soir (jeudi) une interview d'une demi-heure à la télévision française, LCI.
Tout au long de cet entretien le Premier ministre a répété que la guerre d'Israël n'était pas uniquement la sienne mais aussi et peut-être surtout celle de tout l'Occident et de toutes les démocraties. Il a même parlé en français pour dire: ''Notre victoire est votre victoire. Si nous perdons ici, vous perdez aussi''.
Netanyahou a insisté sur le fait que pour le Hamas et en réalité l'Iran qui tire les ficelles, l'Occident est ''le grand Satan'' et il a précisé que les bombes nucléaires que prépare l'Iran ne sont pas uniquement destinées à Israël, elles pourront aussi atteindre Paris ou Berlin. ''Nous sommes juste sur leur chemin, c'est vous qu'ils veulent attaquer'', a déclaré le Premier ministre israélien.
Concernant les manifestations anti-israéliennes dans les capitales européennes, Netanyahou a estimé que les manifestants s'en prenaient à Israël parce que ''les Juifs se défendent''. Le journaliste qui l'interrogeait a réagi en estimant que l'on ne pouvait pas accuser tous les manifestants d'être antisémites, ce à quoi le Premier ministre israélien a rétorqué: ''Où étaient-ils quand des millions, je dis bien des millions, de personnes ont été tuées en Syrie, au Yémen ou au Soudan?''.
Il a également été interrogé sur la décision du procureur de la CPI contre lui: ''Ma situation personnelle n'est pas ce qui compte'', a répondu Netanyahou, ''Je me bats contre le terrorisme, c'est ce que j'ai fait toute ma vie depuis que j'étais un jeune soldat''. Il a rappelé le passé de son frère Yoni, mort en sauvant les otages d'Entebbe mais aussi sa participation à la libération des otages de la Sabena. ''Si je dois subir quelques désagréments pour lutter contre le terrorisme, ce n'est pas ce qui compte''.
Netanyahou a dénoncé vivement l'attitude du tribunal de La Haye estimant qu'elle ne souhaitait que s'en prendre au seul Etat juif et que la justice pouvait aussi se fourvoyer, il a cité pour cela l'exemple de l'Affaire Dreyfus.
Le Premier ministre a rappelé en détails la manière dont l'armée israélienne procède à des attaques ciblées systématiquement en prenant toutes les précautions pour protéger les civils. ''Nous avons un rapport de 1 pour 1 (1 civil mort pour chaque terroriste tué, ndlr). De mon point de vue c'est déjà trop, mais il s'agit d'un taux extrêmement bas dans une guerre urbaine. Notre armée prend des mesures qu'aucune armée au monde et dans l'histoire n'a jamais prises. Nous ne faisons pas ce que les alliés ont fait à Dresde, nous ne faisons pas de tapis de bombes''. Il a insisté sur l'utilisation cynique par le Hamas des civils comme boucliers humains, il a expliqué que les terroristes empêchent les civils de fuir: ''Pour nous chaque civil qui meurt est une tragédie, pour le Hamas c'est une stratégie''.
Puis il a pris l'exemple de l'armée française: ''La France a bombardé un mariage au Mali en ciblant des terroristes. Deux terroristes ont été tués et des dizaines de civils. Je ne dirais pas que Macron est un criminel de guerre et que l'armée française a visé les civils intentionnellement''.
Il a rejeté également les accusations selon lesquelles Israël affame la population de Gaza en donnant des chiffres et en déclarant que le nombre de calories par personne qui entrent à Gaza chaque jour est largement supérieur à celui recommandé pour une alimentation normale.
Concernant les otages, Netanyahou a redit sa détermination à les libérer mais a expliqué la complexité de la situation sur le terrain.
Sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, le Premier ministre israélien a expliqué qu'à l'heure actuelle un tel Etat serait un Etat terroriste à la botte de l'Iran et qu'il consisterait à donner une récompense au terrorisme. ''Imaginez-vous un Etat terroriste dans la banlieue parisienne qui voudrait attaquer et conquérir Paris. Vous ne l'accepteriez pas'', a lancé Netanyahou. Il a ensuite rappelé les horreurs commises par le Hamas le 7 octobre.
Il a mis en avant le fait que l'Autorité palestinienne au même titre que le Hamas refusait de reconnaitre l'Etat d'Israël, ce qui est le principal obstacle à la paix - ''Le refus des Palestiniens de reconnaitre l'Etat juif quelles que soient ses frontières'', a insisté Netanyahou - et qu'il fallait s'assurer que le Hamas soit anéanti et qu'il ne puisse pas renaitre sous aucune forme. Netanyahou a tenu à préciser à la télévision française le fait que l'AP de Mahmoud Abbas paie les terroristes en fonction du nombre de Juifs qu'ils arrivent à tuer et qu'elle éduque ses enfants à la haine.
''Nous sommes partis de Gaza, nous avons retiré toutes nos bases, nous avons tout donné aux Palestiniens'', a rappelé Netanyahou, ''et qu'ont-ils fait? Ils ont construit des milliers de kilomètres de tunnels, plus que le réseau du métro parisien'', a martelé Netanyahou.
Sur la présence juive en Judée-Samarie, le Premier ministre a déclaré qu'elle n'était pas illégale: ''Nous ne sommes pas des colonisateurs, nous ne sommes pas la Belgique au Congo''. Il a, par ailleurs, affirmé: ''Les Palestiniens, je ne veux pas les faire partir, ils ne pourront pas nous faire partir. Nous devons négocier la paix''. Netanyahou a rappelé à ce sujet, qu'il avait signé plusieurs accords de paix avec des Etats arabes.
Sur le sort de Gaza ''le jour d'après'', le Premier ministre israélien a été clair: ''Nous ne voulons pas nous réinstaller à Gaza''. Il a, en parallèle, affirmé qu'Israël serait maître de la situation sécuritaire dans la Bande de Gaza, ''pas forcément par une occupation mais par une possibilité d'y entrer dès que cela sera nécessaire'', a-t-il précisé. Pour Netanyahou, l'idéal serait une gestion civile par une force internationale composée de représentants d'Etats occidentaux et d'Etats arabes ''mais pour le moment, je ne vois pas une telle force émerger'', a-t-il fait remarquer.