Sujet de colère numéro 1 : les mandats d'arrêt demandés par la CPI contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. Les charges retenues contre Israël sont : (de causer) la mort, la famine et de grandes souffrances. Cette affaire est totalement illégitime à tant d'égards qu'il est difficile de savoir par où commencer. Précisons qu'il ne s'agit pour l'instant que de demandes de mandats émises par Karim Ahmad Khan, le procureur général de la CPI, mais tous les experts s'accordent à dire que ces demandes seront acceptées et que de véritables mandats seront émis.
C'est la première fois que de tels mandats seront émis contre les dirigeants d'un pays démocratique. C'est la première fois que de tels mandats seront émis contre un pays sauvagement attaqué et qui mène une guerre défensive. Des trois arguments avancés contre Israël, la MORT peut facilement être rejetée étant donné l'aspect non crédible des statistiques du Hamas et le ratio très bas entre les pertes civiles et les pertes terroristes. La FAMINE peut être complètement écartée : il n'y a rien de tel à Gaza. Néanmoins, le rôle du Hamas, qui empêche l'aide humanitaire d'atteindre la population de Gaza, devrait être mis en évidence. La GRANDE SOUFFRANCE est un argument sans substance étant donné les énormes efforts d'Israël pour informer la population de Gaza de l'action imminente de Tzahal, étant donné aussi la mise en place par Israël de couloirs de sécurité, de zones de repos sûres, d'hôpitaux de campagne, de la gestion de l'aide humanitaire à Gaza (y compris dernièrement, à la demande de Gaza, du Nutella, du Coca Cola, et d'autres produits de luxe...). Pour être complet, des mandats ont également été demandés contre Yahya Sinwar, chef du Hamas, Mohammed al-Masri, chef militaire du Hamas, et Ismail Haniyeh, chef politique du Hamas. En comparaison avec les accusations portées contre Israël, les accusations portées contre le Hamas sont bien plus tragiques, elles sont aussi entièrement documentées, en fait, le Hamas se vante encore de ses crimes inhumains et de ses exactions. Mais voici un élément qui nous met tous particulièrement en colère, ici en Israël : tout au long de cette procédure, la CPI met sur le même plan un pays démocratique (Israël) et la pire organisation terroriste que le monde ait connue depuis la Seconde Guerre mondiale : le Hamas. Karim Khan établit une équivalence morale entre la seule démocratie du Moyen-Orient, un pays qui a connu des horreurs que personne ne peut imaginer, et le Hamas, fier auteur de ces horreurs, coupable, comme le mentionne la CPI, "d'extermination, de meurtre, de prise d'otages." Cette dernière déclaration de la CPI revient à accuser le Hamas de génocide.
Il existe également une question de compétence (de juridiction) que la CPI semble commodément ignorer. La CPI est compétente à l'égard de ses 124 États membres. Israël n'est pas partie de la CPI et questionne même sa compétence. Le soi-disant "État de Palestine" a été admis au sein de la CPI en tant qu'État membre au terme d'un processus douteux qui a contourné bon nombre des règlements de l'institution. Gaza, selon les règles du Hamas, n'a aucun statut auprès de la CPI. Ce qui est en jeu ici, ce n'est pas l'État de Palestine ou son gouvernement non démocratique, ce n'est pas Gaza en tant que pays, c'est le Hamas, une organisation terroriste. De l'autre côté, il y a Israël, un pays légitime, internationalement reconnu et démocratique, mais qui n'est pas partie de la CPI. On peut donc se demander de quel droit la CPI s’autorise à s'immiscer dans ce conflit et à y imposer son autorité. Toute cette procédure est illégitime : la CPI n'a pas la moindre compétence en la matière.
Cette action de la CPI contre Israël constitue également un précédent très dangereux qui aura des conséquences désastreuses dans le monde entier pendant de nombreuses années. Tout pays qui se trouve attaqué ne pourra pas se défendre sans courir le risque de voir la CPI émettre des mandats d'arrêt et d'emprisonnement à l’encontre de ses dirigeants. Les trois critères utilisés aujourd'hui contre Israël (la mort, la famine et la souffrance) sont si vagues, si mal définis, que la CPI pourra certainement les utiliser à l'infini. Toute guerre, même défensive, menée dans le respect de l'éthique et avec soin, causera nécessairement des morts, des souffrances et des pressions sur l'approvisionnement en nourriture et en services publics. Il s'agit donc là d'un cadeau monumental de la CPI à toutes les organisations terroristes du monde entier. Il s'agit aussi d'un avertissement sévère de la CPI aux dirigeants du monde démocratique : nous pouvons et nous allons nous en prendre à vous comme nous le voulons et quand nous le voulons.
Enfin, il convient d'examiner le sujet sensible de la partialité à l'égard d'Israël. Au fil des ans, la plupart des pays sur lesquels la CPI a enquêté n'étaient pas des États démocratiques. Les actions de la CPI ont abouti à un très petit nombre d'inculpations, elles-mêmes suivies d'un nombre encore plus réduit d'arrestations et d'emprisonnements. Les procédures antérieures contre Israël ont été rejetées sur la base du fait qu'Israël dispose d'un pouvoir judiciaire indépendant et digne de confiance, capable et désireux de poursuivre tout crime commis dans ou par le pays. Pourtant, cette fois-ci, alors qu'Israël est la victime évidente d'une attaque brutale du Hamas, alors qu'Israël mène une guerre défensive, alors que les forces armées israéliennes ont enquêté et puni tous les crimes ou crimes présumés commis par ses soldats, et alors qu'un ensemble d'organisations arabes pilonnent la population civile israélienne sans relâche avec des dizaines de milliers de bombes, de roquettes, de drones, de missiles, etc., la CPI, contre toute logique et dans un contexte totalement illégitime, cherche à émettre des mandats d’arrêt contre les dirigeants démocratiquement élus d'Israël. Il s'agit là d'un parti pris anti-israélien évident, alias antisionisme, alias antisémitisme. Cela me met en colère, ainsi que la plupart des Israéliens ! Il est quelque peu rassurant de voir l'Angleterre, les États-Unis, la Tchéquie et d'autres pays rejeter les actions méprisables de la CPI à l'encontre d'Israël. En Israël, les membres de la Knesset ont massivement signé une condamnation de la CPI, à l'exception de certains membres du parti travailliste et de tous les membres arabes de la Knesset. Nous prenons note ! Enfin, il est absolument consternant de voir la France s'empresser d'exprimer son plein soutien à la CPI et aux mandats d'arrêt demandés contre des responsables israéliens. Honte à vous M. Macron, Honte à vous la France !!!
Sujet de colère numéro 2 : Les manifestations que nous avons connues dans les mois précédant le 7 octobre ont repris, plus radicales et plus violentes que jamais. On pourrait dire : c'est la démocratie et la liberté d'expression en action. Peut-être, mais je ne le pense pas : ces manifestations sont antidémocratiques par nature et, au lieu de promouvoir la liberté d'expression, elles projettent des messages trompeurs et de faux prétextes.
Voici ce qui me met en colère : Nous avons un gouvernement qui a été élu démocratiquement et qui jouit d'une des majorités les plus fortes (c'est-à-dire les plus stables) de l'histoire du pays. Pourtant, les manifestants, et avant tout leurs dirigeants, ne sont pas prêts à accepter la volonté du peuple. Ils sont prêts à tout pour renverser la coalition Netanyahou et son gouvernement. Comme ils n'ont plus le prétexte de la réforme juridique pour alimenter leur haine, ils ont dû choisir un autre sujet. Cette fois-ci, il s'agit de la libération des otages. Leur tactique est la même : harceler les membres du gouvernement, bloquer les résidences de Netanyahou, forcer la fermeture des rues, arrêter la circulation, calomnier presque tous ceux qui ne sont pas de leur côté et, à la fin, exiger exactement la même chose : le départ de Netanyahou de la scène politique. À première vue, ils semblent réellement motivés par la libération des otages. En réalité, je crois que ce n'est qu'un prétexte pour justifier leur révolte. Les familles des otages sont dans une situation incroyablement difficile, un mélange de tristesse, de colère et d'espoir. Les nourrir de faux espoirs est la dernière chose dont elles ont besoin. Et pourtant, les leaders du mouvement de protestation exigent qu'Israël arrête sans condition la guerre aujourd'hui, affirmant que tous les otages seraient immédiatement libérés après cela. En d'autres termes, ils veulent qu'Israël se rende au Hamas. Si cela fait partie de leur stratégie pour se débarrasser de Netanyahou, c'est vicieux et criminel : Je suppose qu'ils pensent que si le pays arrête la guerre comme ils le suggèrent, la coalition au pouvoir à Jérusalem se désintégrera, Bibi perdra son poste et ils accèderont au pouvoir avec facilité et gloire. Il semble que même leurs champions ne souscrivent pas à leur théorie. Gantz et Eisenkot ont tous deux déclaré qu'il n'était pas possible d'arrêter la guerre à l'heure actuelle. Voilà pour cette théorie. Quant à tromper les familles d'otages à un moment de stress et de tristesse maximum, c'est tout simplement impardonnable. Pour ma part, je n'oublierai pas ce comportement atroce. Je ne serai pas le seul. Notre premier ministre démocratiquement élu jouit d'une confortable majorité à la Knesset. Malgré les difficultés et les défis incroyables auxquels le pays est confronté, il mène la guerre, l'économie, et le pays, de la meilleure façon possible (compte tenu des circonstances) et la majorité des Israéliens le reconnaissent et le soutiennent.
Sujet de colère numéro 3 : l'ultimatum de Gantz. Pour des raisons difficiles à comprendre, Benny Gantz s'est adressé aux médias pour présenter un ultimatum fort à Netanyahu : Soit vous suivez exactement ce que je dis sur les six points de cet ultimatum, soit, d'ici le 8 juin, nous quitterons le cabinet de guerre et nous formerons un nouveau gouvernement. Les six points en question sont simplistes et évidents. Les voici :
1. Ramener les otages à la maison.
2. Démanteler le pouvoir du Hamas, démilitariser Gaza et assurer le contrôle de la sécurité par Israël.
3. Parallèlement au contrôle israélien de la sécurité, former une administration américano-européenne-arabo-palestinienne qui gérera les affaires civiles dans la bande de Gaza et travaillera sur la Gaza de l'après-guerre sans le Hamas ni Abbas.
4. Ramener les habitants du nord dans leurs foyers d'ici le 1er septembre.
5. Faire progresser la normalisation avec l'Arabie Saoudite.
6. Adopter un plan pour les Haredim de Tzahal.
Les points 1, 2 et 6 font déjà l'objet d'un travail assidu. Le 5 dépend en grande partie de la bonne volonté de notre ex-meilleur ami Biden. Le 4 est également évident, sauf que la date n'est peut-être pas réaliste. Le 3 reste le principal point d'interrogation : Est-il vraiment dans l'intérêt d'Israël d'avoir une coalition aussi large pour l'administration civile de Gaza ? Et pouvons-nous trouver des partenaires prêts à s'impliquer dans une situation qui peut s'avérer très délicate ? Cette question n'est pas nouvelle. Peut être vient-elle d'être découverte par Benny Gantz. Le gouvernement sous la direction de Bibi en débat activement depuis quelque temps déjà. En fin de compte, Gantz lui-même reconnaît que ce point 3 est le seul qui compte et sur lequel repose l'ensemble de l'ultimatum. Cet argument semble un peu cavalier pour ancrer un ultimatum aussi fermement formulé. En fait, Gantz n'est pas en position de force dans cette confrontation : Si lui et ses amis quittent le cabinet de guerre, il ne se passera rien. Bibi conservera sa majorité de 64 voix à la Knesset. Seuls Gantz et ses amis perdront : leur poste, leur image, leur réputation. À moins, bien sûr, que Gantz n'ait conclu un accord avec Biden. Voici un scénario possible : (c'est Biden qui parle, hypothétiquement) "Vous m'aidez dans ma campagne de réélection en adoptant mes plans pour l'avenir de Gaza et du reste des territoires occupés (j'ai désespérément besoin d'une grande victoire comme celle-ci), et je vous aide à vous débarrasser de Bibi : je retarde les livraisons d'armes pour le moment, la guerre tourne au vinaigre pour Israël, Bibi est mis en difficulté et perd sa coalition, puis vous intervenez comme le sauveur et les livraisons d'armes reprennent." J'espère sincèrement que ce n'est pas le cas, car ce serait une trahison tragique et impardonnable de la part d'un ancien chef d'état-major. De toute façon, jusqu'à présent, cela ne fonctionne pas : malgré les retards dans les livraisons, Tzahal continue d'opérer à plein régime et est toujours en mesure d'infliger de lourdes pertes à nos ennemis. Il se pourrait bien qu'en fin de compte, l'ultimatum s'effondre sans conséquence. Encore une fois, pourquoi Gantz s'est-il mis à dos une grande partie de la population à ce moment très sensible, sans aucune raison sérieuse ? Espérait-il effrayer Bibi ? Je n'en suis pas sûr, mais je sais qu'il m'a mis très en colère.
En conclusion, s'il y a des raisons d'être en colère, il y a aussi des raisons d'être optimiste. Le D.ieu de nos ancêtres veille sur son peuple et des miracles se produisent. On peut voir le peuple d'Israël se disputer sans cesse, parfois avec force, mais dans les moments difficiles, tous les Israéliens sont unis d'une manière que nos ennemis ne pourront jamais comprendre. La solidarité entre les Juifs du monde entier et les Israéliens est un phénomène étonnant et réconfortant que l'on ne voit nulle part ailleurs. Et même si cette guerre épuise les ressources du pays, l'économie est l'une des plus fortes du monde. Remercions D.ieu pour toutes ces sources d'optimisme, prions pour que cette guerre se termine en temps voulu, pour que tous les otages soient libérés et pour que tous nos soldats reviennent sains et saufs.
