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Article de Raphaël Hassine pour Actualité Juive numéro 1734
400 lycéens ont participé au Bac Bleu Blanc du 31 mars au 4 avril ! Une édition unique avec un programme adapté à la réalité du pays. Daniel Benhaim, directeur de la branche religieuse de The Israel Experience, dresse le bilan d’une semaine pas comme les autres…
Actualité Juive : Racontez-nous la préparation de cette édition si particulière ?
Daniel Benhaim : C’était un défi inestimable ! Cette promotion aurait dû voyager en décembre. Depuis le 7 octobre, il n’y a pas eu de groupes lycéens étrangers en Israël ! C’était le premier projet de visite du pays pour des moins de 18 ans depuis le déclenchement de la guerre. Sur les 25 établissements partenaires seuls onze ont décidé de maintenir le voyage cette année.
AJ : Pourquoi ces lycées ont-ils refusé de participer ?
DB : Ils n’ont pas été rassurés par les conditions de sécurité. Les élèves présents cette semaine ont bien compris qu’Israël était en guerre mais que face à cela il y a une vie qui reprend et une force de résilience importante. Les autres directeurs n’ont pas eu la force de prendre cette décision. Il y a des écoles qui sont venues malgré la situation, des écoles qui ne sont pas venues à cause de la situation mais la majorité des écoles sont venues parce qu’il y a cette situation. On ne vient pas seulement en Israël quand tout va bien !
AJ : Quel bilan faites-vous de cette semaine ?
DB : Nous avons vécu une semaine extraordinaire au sens premier du terme. Les élèves sont venus en étant conscients qu’ils vivaient quelque chose de particulier et qu’ils venaient rencontrer Israël à un moment spécial de son histoire. Les contenus du programme étaient différents. Les élèves ont vécu ce voyage différemment, ils ont investi plus de sérieux dans les visites. Le Bac Bleu Blanc devait avoir lieu car ces élèves avaient besoin de ce rendez-vous avec Israël. Ils en avaient encore plus besoin maintenant à un moment où l’histoire d’Israël s’écrit au présent. Israël avait aussi besoin de voir ces jeunes arriver.
AJ : Quels ont été les moments forts du programme ?
DB : Le Bac Bleu Blanc ne pouvait pas être identique aux précédents. Il devait y avoir un programme qui reflète la réalité. Il y a eu un équilibre entre la dimension première du voyage : visite d’une Université et découverte des programmes MASSA et un programme adapté à l’actualité : volontariat agricole, rencontre avec un soldat francophone sorti de Gaza, visite de soldats blessés dans les hôpitaux, visite au cimetière du Mont Herzl focalisée sur la guerre actuelle et visite de la Place des otages.
AJ : Ce voyage a-t-il suscité une envie d’étudier en Israël chez certains lycéens ?
DB : Il y a toujours dans ces groupes une partie qui vient pour réfléchir à son avenir en Israël. A la fin d’un Bac Bleu Blanc normal ; on verra les résultats après celui exceptionnel de cette année ; chaque élève a avancé d’une ou deux marches sur l’échelle qui le mène vers l’Alyah.
AJ : Comment a été perçu ce voyage de la part des Israéliens ?
DB : Israël a besoin de se voir soutenu ! Les jeunes ont été accueillis de façon incroyable ! Ça a ému la plupart des personnes qu’ils ont rencontré ! Ces jeunes sont plein de vitalité et quand ils arrivent en Israël cette vitalité est décuplée. Ils ont l’impression d’être libre en Israël. On a senti que les jeunes retrouvaient une liberté qu’ils n’ont pas en France. Ils étaient joyeux dès qu’ils sont arrivés. Les Israéliens étaient toujours heureux de les voir arriver ! Les élèves étaient équilibrés entre la gravité du moment et la légèreté de l’adolescence.
Bac Bleu Blanc : ce sont les lycéens qui en parlent le mieux !
Que retiennent les adolescents du Bac Bleu Blanc édition 2023/2024 ? Ce voyage a-t-il réveillé en eux une envie d’étudier en Israël ? Actualité Juive a interrogé quatre lycéens quelques jours après la fin du voyage.
Un voyage inoubliable
« C’était une semaine chargée en émotions ! » se remémore Ariel Benichou, élève du lycée Maïmonide Mikvé Israël. Les jeunes participants n’oublieront jamais leur bénévolat pour soutenir des agriculteurs. « Je ne pensais pas que travailler dans les champs me plairait autant, surtout avec un réveil aussi tôt ! » nous confie Yankel Toledano, élève du lycée Georges Leven. Nos quatre témoins ont été marqués par la visite auprès des soldats blessés dans des hôpitaux. Alyah Karpel, élève du lycée Lucien de Hirsch, nous raconte avec beaucoup d’émotion cette rencontre. Elle avait préparé ce moment depuis la France en écrivant une lettre pour les soldats. « Nous avons rencontré l’ex-otage Maya Regev, c’était émouvant » développe-t-elle. Les lycéens citent la visite du Mont Herzl comme un moment fort du voyage. « Quand j’ai vu les familles en face des tombes en train de pleurer, j’ai compris la proximité immédiate de la guerre. J’ai beaucoup pleuré ! » raconte Sarah-Léa Marciano, élève du lycée Alliance de Pavillons-sous-Bois.
Etudier en Israël ?
Yankel Toledano était déjà inscrit au programme Gour Arié et Levia avant ce voyage. Il nous confie avoir été renforcé dans son choix de s’engager dans les rangs de Tsahal et d’étudier en Israël. « J’ai sympathisé avec des élèves de l’Alliance Pavillon-sous-Bois, ils n’attendent que ça de venir vivre en Israël » nous raconte Ariel Benichou. Alyah Karpel ressentait le besoin d’aller en Israël depuis le 7 octobre. « Ce voyage m’a donné encore plus envie de tracer mon chemin en Israël. Des amis ont décidé de s’inscrire à des programmes alors qu’ils ne s’imaginaient pas étudier là-bas avant le Bac Bleu Blanc » nous raconte-t-elle. Sarah-Léa Marciano s’est également renseignée sur des programmes d’intégration pendant le voyage. « J’adore la France, c’est un beau pays mais quand la guerre est arrivée, je n’avais qu’une seule envie c’était d’aller en Israël. Je me suis ensuite calmée et j’ai fait un déni sur ce que je ressentais ! Je réfléchis… » nous explique la lycéenne. Les adolescents ont passé une très bonne soirée lors du gala du 4 avril. « Il n’y a pas eu une personne qui n’a pas pleuré ! » conclut Ariel Benichou.